Courant juin, peu de temps avant les examens finaux, plusieurs étudiants sont venus me demander de l'aide…
En gros, la situation ressemble un peu toujours à ça : "J'ai super mal commencé le semestre (du genre, 5/20 au premier partiel). Je suis hyper motivé et je ne veux surtout pas me faire réorienter ("virer"). Qu'est-ce que vous pouvez me proposer comme méthode miracle ?"
Je force le trait exprès, même si parfois, on n'est pas loin de ce discours.
En général, la discussion avec l'étudiant nous conduit à faire le constat suivant : refaire des exercices corrigés, mémoriser la méthode de résolution et s'attendre à ce qu'un exercice similaire tombe à l'examen, ça ne fonctionne plus.
Pourquoi ?
Lorsque l'on mémorise une méthode de résolution d'un exercice corrigé, on retient une RECETTE, autrement dit, une démarche qui ne fonctionne que dans le cas particulier de l'exercice en question.
Si l'examen vous soumet à un problème que vous n'avez pas refait dans le cadre de vos révisions, vous êtes perdu.
Ok, me dit l'étudiant. Et après, je fais comment ?
J'explique alors qu'au lieu de compiler des exos dans sa tête, il vaudrait mieux qu'il organise les connaissances qu'il doit maîtriser :
– Repérer les problèmes qu'il est censé pouvoir résoudre,
– Organiser les connaissances du cours en fonction de ces différents problèmes.
J'explique concrètement comment procéder dans le cadre de l'article suivant : Comment comprendre et mémoriser efficacement vos cours dans le cadre des matières scientifiques (maths, physique, chimie…) ?
Maintenant, la démarche n'est pas toujours simple à mettre en oeuvre. Il arrive que l'étudiant ne soit pas du tout à l'aise avec ce travail d'analyse du cours ou bien qu'il ne parvienne pas à repérer les problèmes éventuels qu'on pourrait lui donner comme objectif de résoudre.
Pour tenter de dépasser la deuxième difficulté, je vous propose de jeter un oeil à ces deux articles :
– Comment mémoriser efficacement ses cours en vue des examens ?
– Comment se préparer pour un examen de type QCM (questionnaire à choix multiples) ?
Pour Nicolas, c'était la première difficulté qui prédominait : comment trouver la motivation de se coltiner l'analyse de son cours de physique ?
Je lui ai alors suggéré une autre approche.
L'objectif pour réfléchir efficacement en situation d'examen reste d'avoir organisé ses connaissances au préalable, en fonction des problèmes possibles. Par contre, on peut opter soit pour l'approche par le cours, soit par l'approche par le biais des exercices.
En partant des exercices, vous prenez le temps de repérer le type de problème, et vous créez une fiche de révision (tant qu'à faire, sous la forme d'une Mind map) dont vous remplissez les différentes branches au fur et à mesure.
Vous avez par exemple tout un ensemble de formules et calculs possibles à maîtriser, que vous devez sélectionner en fonction de différents paramètres.
Vous mettez votre thématique au centre, puis vous renseignez une première branche en fonction du cas particulier traité dans votre exercice.
Ensuite, vous passez à une autre série d'exercices…qui vous permettra de renseigner une nouvelle branche en fonction des autres cas considérés.
Voici la Mind map de physique que Nicolas a réalisé en suivant cette démarche :
Cette démarche a l'avantage de vous obliger à organiser, trier et sélectionner vos connaissances en fonction des cas et contextes. Par contre, si vous ne faites pas quelques allers-retours avec votre cours, vous riquez de vous heurter à un problème…
Lequel ?
Voici comment Nicolas (qui a réussi son UV ! Bravo à lui !) raconte son expérience :
"Au début j'ai commencé la mindmap sur les "exos de type enceinte contenant un gaz" et plus spécifiquement par la partie isotherme. C'est alors que je me suis rendu compte en revenant sur mes exercices qu'avant le médian on avait fait 5 exercices dans lesquels la transformation était TOUJOURS isotherme, mais au médian elle était adiabatique, j'aurais aimé le voir plus tôt.
Quand j'ai commencé, j'étais un peu perdu et j'ai essayé de consigner tout ce qui était déduis au cours de l'exercice en terme de résultats finaux puis juste après je me suis rendu compte que ça ne servait à rien. J'ai donc fini par consigner seulement quelques relations.
La partie 2 "cycle thermodynamique" n'a finalement pas servi à grand chose. Au début (coin haut gauche) je me suis dit que j'allais consigner tous les résultats d'un exercice mais c'était relativement inutile. la seule chose utile sur ce graphique est deltaS=0 et tout ce que ça implique.
La partie 3 était assez indigeste et un peu nulle : les "flux thermodynamiques" sont le côté le plus mathématique de la thermo et tout ce que j'avais sur ces exercices était 2 exos corrigés de TD et 1 exo de final corrigé. Les relations sont trop modulables à mon goût, varient trop et sont assez insolubles et requièrent soit d'être un génie des maths, soit de savoir la solution."
Votre capacité à mémoriser est très dépendante de votre compréhension du contenu et du savoir-faire que vous avez su acquérir dans l'utilisation des différents outils à maîtriser.
Pour améliorer vos capacités de compréhension, posez-vous les bonnes questions : Qu'est-ce que "comprendre" veut dire ?
Pour améliorer votre maîtrise des outils, entraînez-vous régulièrement (et pas seulement deux semaines avant les examens). Bien souvent, les difficultés de compréhension se dénouent progressivement, si vous restez perséverant et que vous prenez le temps de revenir sur un contenu qui vous a mis en difficulté.
Pourquoi on maîtrise souvent moins bien les cours que l'on a eus ou révisés en dernier ? Parce que l'on n'a tout simplement pas eu le temps de les digérer, de les mettre en lien avec ce que l'on sait déjà, de s'entraîner sérieusement à les mettre en pratique.
Une dernière petite mind map pour la route ?
Voici celle que Thibaut a réalisée en algorithmie (également en partant des exercices):
Whaou, super, merci pour ces deux exemples. Je me demandais est-ce que sur votre blog, un jour on pourrait trouver des notion de statistiques d'enquêtes. Je trouve qu'il y a peut de choses qui sont faites sur ce sujet. il y a des méthodes de calcul qui sont exposés; mais très rarement leur utilité concrête. exemple : dans quel cas calculer la médiane, plutot que la moyenne ? a quoi sert l'ecart-type ? l'analyse factorielle ou encore l'analyse de la variance. merci encore. A bientot C
Bonjour Céline,
Comment choisir les outils statistiques adaptés en fonction de ses objectifs d’enquête ?
Spontanément, je n’ai pas d’idée sur le sujet parce que même si j’ai été formée à l’analyse statistique dans le cadre de mon cursus de sociologie, je me suis spécialisée dans l’approche clinique…
Si j’avais beaucoup utilisé l’approche statistique pour mener mes projets de recherche, je pourrais aujourd’hui vous proposer une synthèse de l’intérêt que les outils employés dans ce domaine ont pour moi. En l’état, je ne serais en mesure de vous proposer un synthèse qu’en ce qui concerne les outils de recherche cliniques…
Par contre, je reste convaincue que c’est ce que l’on cherche à comprendre qui détermine l’outil d’investigation que l’on se doit d’utiliser. Ensuite, il y a tous les biais à prendre en compte et à déconstruire.
Si vous me proposiez un objectif de recherche concret, je pourrais vous dire quels sont les outils qui me paraissent les plus intéressants à utiliser et pourquoi.
Bref, je suis désolée de ne pas pouvoir répondre à votre attente.
A bientôt,
Hélène
Pour ma part, j'utilise les minds maps pour apprendre
au dernier momentmes cours de français en prépa, vu que l'épreuve ne demande qu'une organisation éclairée des connaissances apportées par le cours. Cela permet de s'extraire un peu du plan formaté par le prof et d'avoir les idées hiérarchisées selon la valeur de leur argument et non pas selon leur ordre d'apparition dans le cours.Bonjour Emilien,
J’aime bien votre commentaire. Vous semblez avoir déjà beaucoup de recul concernant la pratique de la dissertation (= organisation éclairée des connaissances).
Est-ce que vous accepteriez de partager quelques-unes de vos mind maps avec les internautes ?
A bientôt,
Hélène
Nous recommandons cet article à tous les étudiants pour des révisions efficaces ! Il est vrai qu'être organisé est un gain de temps important et le jour J vous vous souviendrez davantage de vos connaissances.