Présentation du livre : quelles sont les compétences et qualités qui ne peuvent pas être remplacées par le traitement automatique d’une machine, et qui vous permettront donc de faire la différence sur le marché de l’emploi de demain ?
Développer notre sens du design, apprendre à raconter des histoires, synthétiser nos idées, gagner en empathie, nous ouvrir à l’aspect ludique de toute chose et apprendre à donner du sens à ce et ceux qui nous entourent : tout cela sera à votre portée si vous apprenez à mieux utiliser votre « cerveau droit ».
Intérêts du livre :
Le propos du livre et la thèse défendue par l’auteur auront du mal à vous laisser indifférents :
– Ecriture claire et accessible ;
– Arguments étayés par de multiples exemples concrets ;
– Les pistes (exercices, lectures complémentaires…) présentées pour découvrir et développer les sens afférents à notre « cerveau droit » sont très intéressantes et donnent envie de s’y mettre !
Limites du livre :
L’argument de l’auteur oscille entre deux aspirations humaines essentielles :
– se distinguer et « gagner de l’argent »,
– ou donner du sens à son existence.
Voulez-vous développer l’utilisation de votre « cerveau droit » pour faire partie des « élus » ou pour contribuer au mieux-être de tous ?
Les deux ambitions sont-elles d’ailleurs si contradictoires…à vous de juger.
Chronique et résumé du livre L’homme aux deux cerveaux de Daniel PINK :
Introduction
Depuis plusieurs décennies, l’économie et la société des pays occidentalisés se sont édifiées sur les capacités logiques, linéaires et informatiques de l’ère de l’information.
Mais les temps changent.
Et aujourd’hui que nous entrons dans une ère que Daniel PINK nomme « conceptuelle », ce sont les capacités inventives et empathiques qui prennent peu à peu le plus d’importance.
Ce livre présente les six aptitudes essentielles qui feront la différence dans les années à venir en termes de réussite professionnelle et de développement personnel, et vous donne des moyens concrets pour les développer :
– le design,
– l’histoire,
– la symphonie,
– l’empathie,
– le jeu
– et le sens.
Pendant presque un siècle, la société occidentale en général et la société américaine en particulier ont été dominées par une forme de pensée et une approche de la vie à la fois réductrices, étroites et profondément analytiques.
C’était l’ère du « travailleur du savoir », du manipulateur d’informations cultivé, de l’expert en tout genre.
Mais le plus surprenant est qu’il existe un parallèle possible entre ce mouvement de transformation historique et la façon dont fonctionne le cerveau humain.
Notre cerveau est en effet divisé en deux hémisphères, qui ont chacun des fonctionnalités identifiées :
– L’hémisphère gauche est séquentiel, logique et analytique ;
– L’hémisphère droit est non linéaire, intuitif et holistique (c’est-à-dire qu’il cherche à appréhender les phénomènes dans leur globalité et leurs liens dynamiques).
La première partie de l’ouvrage pose les arguments qui fondent la thèse de l’auteur :
– Le déséquilibre concernant l’usage que nous faisons des deux hémisphères de notre cerveau peut être mis en parallèle avec l’évolution historique de nos sociétés d’un point de vue économique et social.
– Les métiers les plus prestigieux socialement aujourd’hui (qui se caractérisent par une utilisation des fonctionnalités propres à l’hémisphère gauche du cerveau) ne seront pas ceux de demain, qui prendront appui sur l’utilisation des fonctionnalités de l’hémisphère droit.
– Ceux qui acquerront ces qualités high touch et high concept maîtriseront dans un avenir proche les compétences qui offriront le plus de plus-value dans nos sociétés modernes.
La deuxième partie présente les six sens caractéristiques de l’ère conceptuelle dans laquelle nous entrons.
Chacun des six chapitres expose comment le sens dont il est question est mis en œuvre dans la vie quotidienne, personnelle et professionnelle.
Une collection d’outils et d’exercices est également proposée pour accompagner ceux qui le souhaitent dans leur découverte, leur acquisition et leur maîtrise.
Première partie : l’ère conceptuelle
1) L’ascension du cerveau droit
De nombreuses recherches sont menées pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau.
Certaines d’entre elles ont en particulier pour objet de cerner les zones du cerveau qui sont « actives » en fonction des tâches qu’un individu accomplit.
Ces études ont ainsi mis en évidence que des fonctionnalités spécifiques pouvaient être attribuées à chacun des deux hémisphères du cerveau :
– Le « cerveau gauche » est séquentiel, linéaire et soucieux du détail ;
– Le « cerveau droit » est simultané, contextuel et synthétique.
Séquentiel/simultané : alors que le cerveau gauche appréhende les informations de manière linéaire et logique, le cerveau gauche les appréhende de manière synthétique et simultanée.
L’hémisphère droit est l’image, l’hémisphère gauche le millier d’images.
Linéaire/contextuel : nous comprenons le sens littéral d’une phrase en associant les significations des mots les unes avec les autres.
Par contre, nous ne comprenons les métaphores qu’en replaçant la phrase dans son contexte.
Comment comprendriez-vous ces phrases si vous les preniez au pied de la lettre : « viens par ici, je ne vais pas te manger », « pourrais-tu me prêter l’oreille deux minutes », « j’ai un chat dans la gorge »…
Détail/synthèse : l’hémisphère gauche induit une approche par les détails, le droit conduit à s’intéresser à la forme globale.
Le gauche se focalise sur les catégories, le droit sur les corrélations.
Un individu qui contemple un tableau en activant l’hémisphère gauche de son cerveau en percevra les détails, celui qui activera son hémisphère droit en aura une vue d’ensemble.
Mais les deux hémisphères du cerveau œuvrent de concert même s’ils ont des spécialités différentes :
– L’hémisphère gauche se charge de la logique, des séquences, de la littéralité et de l’analyse ;
– L’hémisphère droit s’occupe de la synthèse, des expressions émotionnelles, du contexte et du tableau global.
Le fonctionnement du cerveau : une métaphore de nos sociétés modernes
La façon dont fonctionnent les deux hémisphères de notre cerveau peut être appréhendée comme une métaphore de la façon dont les individus et les groupes gouvernent leur existence :
– Certains sont plus à l’aise avec le raisonnement logique et séquentiel : ils ont tendance à devenir avocats, comptables ou ingénieurs.
– D’autres préfèrent la pensée globale, intuitive et non linéaire : ils deviennent inventeurs, artistes ou conseillers.
L’ère de l’information a pour figure emblématique le « programmeur » : louée par les cadres réalistes, les compétences qu’il maîtrise sont mises en valeur dans les écoles ; cette forme de pensée et de conduite est gérée par les attributs du cerveau gauche.
Nommons cette approche la «pensée G ».
L’ère conceptuelle dans laquelle nous entrons est illustrée par les créateurs et les infirmiers, les qualités qu’elle célèbre sont aujourd’hui négligées dans les écoles.
Nommons cette approche la « pensée D ».
Selon l’auteur, les attributs de la pensée D, si souvent dédaignés et congédiés (l’art, l’empathie, la capacité à avoir une vue d’ensemble, la poursuite du transcendant) joueront un rôle de plus en plus essentiel pour décider de la place de chacun dans les années à venir.
C’est d’ailleurs ce qu’il s’attache à démontrer dans le chapitre suivant.
2) Abondance, Asie et autonomisation
Dans les années 70, le discours des parents issus de la classe moyenne s’inspirait du credo suivant : il fallait travailler à l’école pour avoir de bonnes notes, aller à la fac pour décrocher un diplôme et un emploi le plus prestigieux possible au niveau social.
Les bons en maths devenaient médecins, les bons en lettres et en histoire devenaient avocats.
Dans le cadre de l’ère de l’information, les « travailleurs du savoirs » sont avocats, médecins, comptables, ingénieurs et cadres.
Ce qui les distingue est leur capacité à acquérir et appliquer un savoir théorique, logique et analytique.
De l’école primaire aux études supérieures, la majorité des évaluations portent d’ailleurs sur les capacités de logique et d’analyse, de mémorisation de données selon un processus linéaire, séquentiel et limité dans le temps.
Cependant, les phénomènes de la mondialisation, de l’essor du modèle de consommation des sociétés occidentales et de l’automatisation commencent à modifier l’importance de ces qualités en termes de prestige et de distinction sociale.
Démonstration :
L’abondance
Notre cerveau gauche nous a enrichi.
L’abondance de produits à bas prix et de belle allure est aujourd’hui une réalité dans les pays industrialisés :
– Aux Etats-Unis, il y a actuellement plus de véhicules que de conducteurs (une voiture pour deux conducteurs en France en 2004);
– L’activité de garde-meuble est devenue une industrie au chiffre d’affaire annuel de 17 milliards de dollars (plus que l’industrie du cinéma) ;
– Le budget consacré aux sacs-poubelle coûte plus que les biens consommés par la moitié de la planète (la moitié la plus pauvre…).
La conséquence ?
Cette forme de prospérité a augmenté la valeur de certaines choses immatérielles : la beauté, la spiritualité, les émotions.
Un objet ne peut plus se contenter d’être utile : il doit également être beau, unique et avoir du sens.
Et nous sommes prêts à payer plus cher pour cela : prenons pour exemple les produits Apple (plus chers que les autres pour une qualité équivalente, mais plus « design »).
La prospérité libère le consommateur d’avoir à lutter pour satisfaire ses besoins primaires (boire, manger, se vêtir, se loger…).
Par contre, il ne comble pas pour autant sa quête de sens.
La mondialisation
Vous êtes ingénieurs, comptables ou informaticiens aux Etats-Unis ou en Europe ?
Sachez que dans plusieurs régions d’Asie (Inde, Chine…), des professionnels aussi diplômés que vous réalisent le même travail en étant payé cinq à six fois moins.
De nombreuses entreprises ont d’ailleurs déjà externalisé nombre de leurs services auparavant réalisés en interne ou dans leurs pays d’origine :
– 500 entreprises recensées par le magazine américain Fortune sous-traitent leur création de logiciels en Inde ;
– Les services financiers de différentes entreprises ont également suivi le même chemin ;
– Des experts comptables indiens préparent des déclarations d’impôts américaines ;
– Des avocats effectuent des recherches légales pour des procès aux Etats-Unis ;
– Des radiologues lisent des scanners pour des hôpitaux américains.
Un emploi sur dix dans l’industrie des ordinateurs, des logiciels et des technologies de l’information américaines changera de continent dans les deux prochaines années.
Un emploi sur 4 sera délocalisé d’ici à 2010.
D’ici à 2015, l’Europe aura perdu 1,2 million d’emplois au profit des régions délocalisées.
L’externalisation est surement surestimée à court terme. A long terme, elle est sous-estimée.
Ce qui est arrivé aux emplois routiniers de production de masse qui ont été délocalisés lors de la seconde moitié du XXème siècle est en train de se reproduire en ce qui concerne les emplois emblématiques de l’ère de l’information.
Ce changement va conduire les pays occidentalisés à développer de nouvelles aptitudes et s’attaquer à de nouveaux challenges.
L’automatisation
Au cours de l’ère industrielle, lors de laquelle le travailleur emblématique était l’ouvrier d’usine, les qualités telles que la force physique et l’endurance étaient les plus valorisées.
Elles ont rapidement été destituées dès lors que des machines ont été capables de réaliser des performances supérieures à un moindre coût.
Avec l’avènement de l’ère de l’information, ce sont les qualités d’analyse et d’une logique fondée sur les règles, des calculs et une pensée séquentielle qui ont été portées aux nues.
Mais là encore, dès lors que des ordinateurs se sont révélés plus rapides et performants que les hommes les mieux entraînés, ces qualités ont elles aussi été reléguées à un second plan (souvenons-nous de la victoire aux échecs de l’ordinateur Deep junior sur Garry Kasparov).
Au XXème siècle, les machines ont montré qu’elles pouvaient remplacer la main de l’homme.
Au XXIème siècle, elles sont en train de montrer qu’elles peuvent remplacer le cerveau gauche de l’homme.
Nous entrons maintenant de plein pied dans l’ère conceptuelle, dans laquelle se sont les qualités inhérentes au cerveau droit qui vont être les plus valorisées.
3) High concept, high touch
Sous l’ère conceptuelle, c’est la maîtrise de la pensée D qui va être à son apogée.
Il convient néanmoins de garder à l’esprit que la maîtrise de la pensée D reste essentielle, même si elle ne suffit plus.
Trois questions sont alors à se poser :
– Une personne à l’étranger effectue-t-elle mon travail à moindre coût ?
– Un ordinateur irait-il plus vite que moi ?
– Le travail que je fournis apporte-t-il une plus-value dans notre ère d’abondance et de prospérité ?
Actuellement, un intérêt pour le développement et la maîtrise des qualités en lien avec la pensée G est en marche au sein des institutions d’enseignement :
– Le département de médecine de l’université de Columbia propose par exemple des cours de « médecine narrative », une partie importante du diagnostic se trouvant dans l’histoire du patient ;
Depuis 1970, le nombre de personnes gagnant leur vie en tant qu’écrivain a augmenté de 30% aux Etats-Unis, celui de personnes gagnant leur vie en composant ou en jouant de la musique a doublé.
Alors que nous assistons à une progressive délocalisation des travaux routiniers de fabrication, de maintenance, de contrôle et d’amélioration des logiciels, les personnalités appartenant à l’ère conceptuelle se concentrent sur la nouveauté et la nuance : imaginant et inventant, expliquant et adaptant.
Des études montrent que le quotient intellectuel, qui s’attache pour la plus grande part à définir les performances de notre pensée G, ne détermine finalement que pour 4 à 10% seulement notre succès professionnel.
Plus importantes sont en effet les qualités plus difficiles à quantifier : l’imagination, la joie de vivre, la dextérité sociale.
Notre système d’enseignement élève ainsi des barrages qui excluent certaines personnes ayant pourtant des qualités afférentes à la pensée D et qui restent de fait non exploitées et insuffisamment valorisées.
Aujourd’hui et de plus en plus, c’est le sens qui crée la richesse.
Que sommes-nous alors censés faire ?
Il est grand temps de découvrir, développer et apprendre à exploiter les six aptitudes qui révéleront tout leur potentiel dans notre ère conceptuelle : le design, l’histoire, la symphonie, l’empathie, le jeu et le sens.
Vous êtes prêt ?
Deuxième partie : les six sens
Cette deuxième partie présentent les outils, exercices et lectures complémentaires pour nous aider à développer les qualités inhérentes à l’ère conceptuelle.
1) Design
Comment joindre l’utile à l’agréable, combiner l’utile et le significatif et adjoindre une dimension esthétique, éthique ou significative aux objets ?
De nos jours, l’utile est omniprésent, peu onéreux et relativement facile à obtenir, ce qui accroît la valeur du significatif.
Le stylisme a souvent été réservé à une élite qui pouvait se permettre de telles frivolités et avait le temps de les apprécier.
Aujourd’hui, le design s’est démocratisé.
Vous doutez encore de l’intérêt et des répercussions des aspirations esthétiques ?
– Les répercussions sur la santé et le bien-être : n’est-il par exemple pas plus satisfaisant de travailler dans un environnement beau et bien conçu ?
– Les répercussions sur le monde des affaires : en 2004, 4 milliards de dollars ont été dépensés aux Etats-Unis pour des sonneries de téléphones portables.
Le bon design a le pouvoir de changer le monde :
– Dans les services médicaux, des études ont montré que l’amélioration du design des bâtiments aidait les patients à guérir plus vite ;
– Une étude effectuée à Georgetown University a montré qu’améliorer l’environnement physique d’une école pouvait accroître le taux de réussite aux examens de 11%, les professeurs et l’approche éducative demeurant les mêmes.
Un mauvais design peut également avoir des répercussions désastreuses :
– Des études universitaires menées aux Etats-Unis ont permis de montrer comment un bulletin de vote mal conçu avait conduit à des résultats erronés lors de l’élection présidentielle américaine de 2000 opposant George W. Bush et Al Gore.
Le sens du design est une qualité particulièrement difficile à sous-traiter ou automatiser.
Il confère donc un avantage compétitif décisif dans le monde des affaires. Un design de qualité offre par ailleurs la possibilité d’apporter du plaisir, du sens et de la beauté à notre existence.
Quelques pistes pour vous aider à développer votre sens du design :
1. Concevez un carnet de design : photos et analyses de la façon dont les choix de design affectent nos vies.
2. Lisez des magazines de design et surfez sur des sites internet pour vous donner de l’inspiration.
3. Consommez des expériences, pas des choses (cf. Karim Rashid de www.karimrashid.com)
2) Histoire
Comment intéresser et capter l’attention en plus de transmettre des informations ? Comment expliquer son point de vue, ses arguments ou un raisonnement au moyen d’une histoire ?
« Les hommes ne sont pas idéalement conçu pour comprendre la logique, ils sont idéalement conçus pour comprendre les histoires » Roger C. Shank, chercheur en sciences cognitives.
Quand ils deviennent disponibles et accessibles en si peu de temps, les faits ont moins d’importance.
En revanche, la capacité à les mettre en perspective et à leur conférer une charge émotionnelle prend de la valeur : c’est le propre d’une histoire.
Il n’est nul besoin de multiplier les exemples pour montrer comment la capacité à inventer de belles histoires est un atout incomparable dans le monde des affaires (industrie du cinéma, marketing, vente, etc.).
Une histoire emblématique permettra de vendre un produit.
La publicité, le conseil et le consulting en tout genre génère d'ailleurs actuellement 25% du PNB américain.
Mais ce n’est pas tout.
Plus globalement, inventer une histoire est l’outil de base dont l’esprit humain s’est doté dans le but de comprendre.
La métaphore et les analogies sont de puissants moyens cognitifs qui permettent d’appréhender les phénomènes les plus complexes.
Quelques lectures pour vous aider à développer vos capacités à raconter :
– Le guide du scénariste de Christopher Vogler : comment mieux structurer une intrigue et créer des personnages authentiques ?
– Story : contenu, structure, genre, les principes de l’écriture d’un scénario de Robert McKee : vous ne pourrez plus regarder un film de la même façon après avoir lu ce livre.
– L’Art invisible : comprendre la bande dessinée de Scott McCloud : une bande-dessinée qui nous livre les clés de la bande-dessinée !
3) Symphonie
Comment mettre ses idées en perspective et avoir une vue d’ensemble sans s’affranchir du particulier et des détails ?
Comment analyser pas à pas selon une logique cohérente tout en offrant une vue synthétique ?
La symphonie correspond à cette capacité à rassembler les morceaux, à synthétiser plutôt qu’à analyser, à voir les liens et à détecter de vastes schémas, à inventer quelque chose de nouveau en combinant des éléments que personne n’avait pensé à combiner auparavant.
Pour s’épanouir durant l’ère conceptuelle, il faudra comprendre les connexions existant entre diverses disciplines apparemment distinctes.
Trois types de personnes sont d’ailleurs d’ores et déjà emblématiques de ce mouvement : le passeur de frontières, l’inventeur et le créateur de métaphores.
Le passeur de frontières
Il est multitâche et expert dans de nombreux domaines.
Il voit des liens entre des domaines qui a priori ne vont pas ensemble.
Il envisage le commun quand tous les autres ne perçoivent d’emblée que les différences.
Dans un monde où de nombreuses activités sont délocalisées, une nouvelle demande de personnes capables de faire le lien entre les programmeurs orientaux et les clients occidentaux va voir le jour.
Finalement, la vue d’ensemble va se révéler plus importante que le QI.
L’inventeur
Parfois, il suffit de combiner deux idées existantes que personne n’avait pensé à réunir pour créer les idées les plus puissantes.
Cette capacité à élaborer des liens inspirés et inventifs est une fonction de l’hémisphère droit de notre cerveau.
Le créateur de métaphores
User d’une métaphore, c’est donner à comprendre une chose en l’expliquant par une autre.
Toute création est une représentation d’autre chose : George de Mestral a par exemple eu l’idée du Velcro après avoir remarqué comment les bardanes s’accrochaient à la fourrure de son chien.
Prenons par ailleurs l’exemple des dyslexiques : ayant un mal fou avec la pensée G et le raisonnement linéaire, séquentiel et alphabétique qui la sous-tend, certains ont développé avec bonheur leur capacité à avoir une vue d’ensemble.
L’un des meilleurs moyens de développer cette capacité symphonique est d’apprendre à dessiner :
– Dessiner grâce au cerveau droit de Betty Edwards : méthode illustrée qui a permis à de nombreuses personnes de découvrir qu’elles pouvaient dessiner.
Mais vous pouvez également :
– Travailler à améliorer votre « quotient métaphorique » en notant dans un petit carnet toutes les métaphores irrésistibles et étonnantes que vous entendez ;
– Créer un « panneau d’inspiration » : vous y inscrirez ou accrocherez tout ce que vous trouverez d’irrésistible.
Les liens entre les objets, les pensées et les idées se feront sans que vous vous en rendiez compte.
4) Empathie
Comment aborder les autres de manière authentique et sincère, comprendre leurs préoccupations profondes (qui ne sont pas toujours logiques et raisonnables) et lier connaissance ?
L’empathie consiste à faire l’expérience du monde selon le point de vue de l’autre : vous vous imaginez à sa place et devinez ce qu’il ressent.
Le sens commun tend parfois à apparenter l’empathie à une forme de faiblesse superflue dans un monde qui exige plutôt du détachement et du réalisme.
Pourtant, les capacités d’empathie sont essentielles dans bon nombre de situation et constituent une compétence qui ne peut pas être remplacée ni reproduite.
De nombreux scientifiques se sont attachés à doter les ordinateurs d’intelligence émotionnelle, sans résultat.
Le plus puissant des ordinateurs ne pourra pas deviner vos émotions. A l’ère de l’automatisation, les emplois qui resteront demanderont une compréhension plus aiguë des subtilités des interactions humaines qu’avant.
5) Jeu
Comment donner une dimension ludique à votre vie personnelle comme professionnelle ?
Jouer suppose d’activer le côté droit de son cerveau.
Le cerveau gauche est logique, mais limité.
L’hémisphère droit est quant à lui illimité.
De nombreuses compagnies américaines et européennes font appel à des consultants en « jeux sérieux », une manière ludique d’aborder et traiter des problèmes parmi les plus complexes.
L’armée américaine a même conçu un jeu vidéo de simulation de missions militaires, dans le but de donner aux recrues potentielles une vue la plus juste possible de la réalité du terrain.
Ce jeu met l’accent sur la coopération, les valeurs et les responsabilités comme moyens de parvenir à son but.
Les jeux doivent être considérés comme des outils de résolution de problèmes, d’expression et d’exploration de soi.
Nombreuses sont les études qui visent à montrer l’impact négatif des jeux vidéo.
Pourtant, les compétences qu’ils requièrent ressemblent aux aptitudes symphoniques : repérer les tendances, établir des liens, avoir une vue d’ensemble.
Les jeux de rôle correspondent d’ailleurs à la catégorie de jeux vidéo la plus en vogue à l’heure actuelle. Les capacités d’empathie qu’elle suppose (en endossant l’identité d’un personnage pour regarder ce monde virtuel à travers les yeux de ce protagoniste) donne également la possibilité de s’entraîner aux interactions sociales de l’existence.
L’humour est par ailleurs une forme d’intelligence humaine qui ne peut pas être reproduite par ordinateur.
Comment développer vos compétences dans le domaine du jeu (gaîté, humour, divertissement) :
– Rejoignez un « club de rire » ;
– Jouez à remplacer les légendes des dessins humoristiques de grands quotidiens ;
– Jouez à des jeux pour « cerveau droit » (www.bluelavawireless.com)
6) Sens
Libérés de toute lutte pour survivre, nous avons le luxe de consacrer plus de temps à la quête de sens.
Comment retrouver du sens et de l’épanouissement personnel au cœur de notre société de consommation ?
– Passez le test 20/10 : que feriez-vous si vous héritiez de 20 millions d’euros ? Que changeriez-vous dans votre vie si vous n’aviez plus que dix ans à vivre ?
– Lire le livre de Viktor Frankl : Découvrir un sens à sa vie avec la logothérapie.
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