Apprendre à s’orienter tout au long de la vie 2/6

Cet article est le deuxième d’une série de six…

Etape 1 : Rêvez d’un voyage

Etape 2 : Mettez-vous en mouvement

Sur le pas de la porte, prêt à partir, vous ressentez avec force les différents lests qui entravent votre avancée. 

Vous êtes assis face à votre feuille blanche, debout au bord du chemin qui s’ouvre devant vos pieds, le stylo entre les doigts, le bâton de marche à la main, l’oreille attentive d’un ami à disposition. Et votre coeur se serre, votre gorge se noue, les mots restent inaudibles au bord de vos lèvres. 

Rien ne passe. Rien ne se passe. Il vous faut faire marche arrière, rebrousser chemin et reposer le pied sur la terre ferme. 

On ne découvre pas de terre nouvelle sans consentir à perdre de vue et pour longtemps, tout rivage.

André GIDE

Parfois, selon l’adage, faire semblant pendant un certain temps vous permettra de rejoindre l’autre rive. Vous saurez faire taire les voix dans votre tête qui promettent votre déroute. Et vous accepterez de vous élancer vers l’inconnu pour apprendre, chemin faisant. 

Oui, vous ferez des erreurs. 

Oui, vous serez probablement critiqué. 

Oui, il faudra sûrement recommencer plusieurs fois, peut-être pendant un temps qui vous paraîtra interminable. 

Tout cela est vrai. Vous y êtes préparé. 

Mais souvenez-vous de suspendre VOTRE jugement sur ce que vous êtes en train de faire et faites-le malgré la nausée, les erreurs, l’apitoiement, la conscience de mal faire, la peur d’être incompris, l’échec probable, les désillusions annoncées.  

A bien des égards, la tâche du critique est aisée. (…)Mais l’amère vérité, qu’il nous faut bien regarder en face, c’est que dans le grand ordre des choses, le mets le plus médiocre a sans doute plus de valeur que notre critique qui le dénonce comme tel. 

Citation du film d’animation Ratatouille des studios américains PIXAR

Souvenez-vous que chaque pas, aussi petit soit-il, mérite une célébration

Célébrer nos accomplissements est une nécessité, même si cela met beaucoup d’entre nous mal à l’aise. Nous avons tendance à considérer que seuls les orgueilleux se congratulent à chaque pas. Et nous sommes convaincus qu’un simple pas ne mérite pas d’être salué. Il faudrait au moins gravir une montagne, sauver des vies ou révolutionner un art pour mériter une louange, des encouragements ou un simple regard de considération. 

Je reconnais que j’ai longtemps butté et que je butte encore parfois sur cette difficulté. Pas de gloire dans mon esprit sans effort continu, pas de récompense sans mérite exemplaire, pas de reconnaissance sans bienfait incontestable pour une personne qui ne serait pas moi. Je trouve aujourd’hui ces convictions ridicules. 

Penser que le mérite est le seul étalon de notre valeur nous contraint à nous comparer sans cesse aux autres ou à une version que nous rêvons idéale de nous-même. 

A l’époque des médias de masse (Internet, télévision), nous comparons constamment nos réalisations à celles des « grandes personnalités » de notre temps, mais également de tous les temps révolus : les scientifiques, les artistes, les écrivains, les génies… Comment imaginer une seule chose qui pourrait valoir la peine d’être considérée, au regard de ce que ceux-là ont réalisé et réalisent encore sous nos yeux éblouis ?

Il va nous falloir (ré)apprendre l’humilité. Etre humble devant les obstacles, humble devant nos tentatives imparfaites, humble face au chemin qu’il reste à parcourir. Mais également ambitieux et persévérant. 

Pourquoi évaluer nos réalisations en les comparant à celles des autres ?

Souvenez-vous d’être à vous-même votre propre étalon.

Ne vous empêchez pas de « rêver grand » sous prétexte que vous vous sentez insignifiant. En réalité, votre ennemi le plus féroce, c’est d’abord et avant tout à l’intérieur de vous-même qu’il se débat. Il se nourrit de vos peurs. 

Chaque ennemi traité par toi avec bonté devient ton ami, à l’exception de ton ego. Plus tu lui témoignes d’indulgence, plus il te devient hostile.

Saadi

Traquez sans relâche votre ennemi intérieur. Apprenez-lui la douceur. Apprenez-lui la patience. Apprenez-lui à s’émerveiller de chaque étincelle de nouveauté, de chaque idée naissante, de chaque sourire spontané, aussi fugaces soient-ils.

Et souvenez-vous que nous apprenons à donner en ayant nous-même reçu.

Vous ne serez bienveillant avec vous-même que si vous vous entourez de personnes bienveillantes à votre égard. 

Vous ne serez à l’écoute de vos besoins que si vous vous entourez de personnes qui vous accordent leur attention.

Choisissez les personnes qui vous entourent judicieusement. 

Que ces personnes soient vos amis, les auteurs des livres que vous lisez, les témoins des podcasts que vous écoutez ou les acteurs des vidéos, films ou documentaires que vous regardez, choisissez les discours qui vous enthousiasment, les messages qui vous réjouissent et les pensées qui apaisent votre coeur.  

Expérimentez

Accordez-vous ce dont vous avez besoin. 

Mais soyez vigilant.

Si vous commencez par faire la liste de vos désirs comme s’ils s’agissaient des trois voeux adressés au génie de la lampe, il y a fort à parier que vous vous engagiez dans l’impasse du plaisir immédiat, des sensations fortes et de la convoitise consumérisme qui ne vous donneront accès qu’à des satisfactions factices, superficielles et de courte durée.

  • Commencez par vous considérer avec la même bienveillance que celle que vous accorderiez à un ami qui vous est cher. Apprenez à vous parler avec douceur et sollicitude. Apprenez à vous pardonner vos erreurs et vos errances. 
  • Prenez soin de vous-même et faites de la place à ce qui est réellement important. Reposez-vous quand vous êtes fatigué. Mangez des aliments qui feront du bien à votre corps. Entourez-vous de personnes qui vous veulent du bien. 
  • Concentrez-vous sur vos besoins, pas sur le puits sans fond de vos désirs inassouvis. Au moins dans un premier temps.

Combler la faim par les beignets sucrés. 

Combler le besoin d’amour par des achats compulsifs. 

Combler le besoin d’appartenance à un groupe par la quête de nouveaux « likes » sur les réseaux sociaux. 

Vivre une vie qui nous paraît exaltante par procuration, en regardant des séries télévisées ou des émissions de télé-réalité. 

Si vous êtes à la recherche du « toujours plus », jusqu’à vous rendre malade, hagard ou désorienté, c’est que toutes ces stratégies ont déjà prouvé leur inconsistance. 

Explorez donc une autre voie.

  • Attrapez votre « carnet témoin ». Accordez-vous une pause. Et formulez ce qui vous serait essentiel pour vivre, pleinement, une vie qui vaut la peine d’être vécue. 

Ne réfléchissez pas trop. Laissez-vous surprendre par les réponses intuitives qui vont jaillir de votre stylo dès lors que vous arrêter de trop réfléchir. 

Hélène WEBER

Formulez vos besoins et prenez le temps de leur faire de la place dans votre quotidien.

Vous voulez que quelque chose change dans votre vie ? Mettez-le par écrit, noir sur blanc, et revenez-y, encore et encore, in-la-ssa-ble-ment. 

C’est parce que vous y reviendrez que les changements vont survenir. Doucement, sans crier gare, mais sûrement.

Début janvier, j’ai demandé à une patiente ce qu’elle se souhaitait à elle-même pour l’année à venir. Sur le moment, elle ne savait pas. Lors de la séance suivante, cependant, elle revînt avec une réponse : elle voulait plus de « fun » dans sa vie. Tout simplement. Elle trouvait sa vie terne, pesante et aspirait à plus de légèreté. Six mois plus tard, elle obtenait un an de congé sabbatique et décidait de passer ce temps auprès de sa mère vieillissante, dans son pays d’origine. Elle était rayonnante en m’annonçant la nouvelle. 

Et vous ? Que vous souhaitez-vous pour l’année à venir ?

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