Avez-vous déjà entendu parler de « profil pédagogique » ?
Il s’agit d’une notion inventée par le pédagogue Antoine de La Garanderie qui vous permet de mieux cerner comment vous apprenez et comprenez les informations qui vous arrivent.
Dans le cadre de la formation en ligne que je vous propose sur ce site (c’est gratuit), vous pouvez déterminer si vous êtes plutôt d’un profil pédagogique :
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Auditif : ce sont en priorité les explications verbales qui vous permettent de comprendre.
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Visuel : vous avez besoin de « voir » les choses pour les appréhender. Un dessin, un schéma ou une formule vous renseignera toujours bien mieux qu’un long discours.
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Kinesthésique : vous avez besoin d’expérimenter, de toucher, de « faire vous-même » et plus généralement d’être actif pour comprendre les savoirs que vous cherchez à vous approprier.
Dans le cadre de cette formation intitulée « Quel étudiant êtes-vous ? », je vous invite à poser toutes vos questions sur ces différents sujets dans le cadre d’un forum. Et c’est ainsi que j’ai reçu le message suivant :
« Bonsoir et merci pour ce site !
D'après les tests, je serais plutôt kinesthésique à tendance auditive …
Mon souci actuel est :
– mon âge 55 ans, ce n'est pas l'âge en lui-même mais le fait que je suis sortie d'études depuis 30 ans et de toute activité professionnelle depuis 16 ans.
– je me lance dans le projet "fou" de m'inscrire en cours par correspondance (IEF Paris 8) en psycho pour réaliser mon rêve.
Donc : mémoire en berne, méthodologie zéro, je ne sais pas par où commencer (je n'ai pas encore reçu les cours et pour l'instant je lis mais en ayant l'impression de perdre mon temps car je ne comprends que peu de choses).
Comment intégrer toutes ces notions (plus anglais et STAT !) et pouvoir les restituer 9 mois plus tard pour l'examen mais aussi définitivement pour moi ???
Merci d'avance pour le temps que vous prendrez à me répondre.»
Deux ensembles de questionnements ressortent dans le message de Marie :
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Lorsque l’on est enseveli sous une masse d’informations qui nous semble infinie et dont le contenu nous apparaît de prime abord incompréhensible, par où commencer ?
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Lorsque l’on s’aperçoit que l’on est de profil essentiellement kinesthésique, comment s’y prendre pour appréhender des informations qui nous sont transmises sur un mode auditif ou visuel ?
La motivation, le projet d’études, les projets d’avenir…
L’une des premières questions à se poser est selon moi : pourquoi vous êtes-vous lancé dans ce projet d’études ?
Car plus vous allez visualiser avec précision votre objectif, plus vous saurez trouver les stratégies qui vous permettront de l’atteindre, et ce, quelle que soit votre situation.
S’agit-il d’une reconversion professionnelle ? Avez-vous un métier bien précis en tête ? Savez-vous dans quel secteur, avec quel public, dans quel genre d’équipe ou d’institution vous souhaitez travailler ?
Pourquoi ce projet d’études vous motive-t-il ?
Les matières vous intéressent-elles ? Certaines seulement ?
Pourquoi et comment choisir entre des cours par correspondance ou en présentiel ? Comment êtes-vous organisée chez vous pour travailler ? De quel temps disposez-vous ? Quel espace pouvez-vous consacrer à votre travail scolaire dans votre maison/appartement/chambre ?
Ces différentes questions viennent soulever des enjeux importants. Concrètement, quelle place avez-vous faite à votre projet d’études dans votre vie ?
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Espace de travail
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Temps de travail
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Projet professionnel
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Motivation pour les matières enseignées
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Etc.
Avez-vous pris le temps de répondre à toutes ces questions ?
C’est pourtant par là selon moi qu’il faut commencer.
Ensuite, quand vous aurez accordé une « vraie » place à vos études dans votre emploi du temps, dans votre maison et dans vos projets d’avenir, vous pourrez vous attaquer à la question suivante : par où commencer ?
Trop d’informations, trop compliquées, à assimiler en trop peu de temps : par où commencer ?
Les étudiants qui réussissent le mieux leurs études sont d’abord ceux qui ont su développer des « stratégies métacognitives » efficaces.
Qu’est-ce que c’est que ce truc, me direz-vous.
Les stratégies cognitives correspondent aux voies que vous empruntez pour apprendre : vous relisez vos cours, vous faites des fiches de révision, vous soulignez les passages de bouquin dont vous voulez vous souvenir, vous apprenez par cœur ou vous travaillez à reformuler un contenu, etc.
Elles correspondent donc à tous les moyens que vous employez pour vous approprier un savoir.
Les stratégies métacognitives correspondent quant à elles à la façon dont vous savez (ou non) prendre du recul par rapport à vos stratégies cognitives, afin de les ajuster, les améliorer, vous évaluer, etc.
Prendre conscience de la façon dont on s’organise pour travailler et apprendre est très important, cela permet de gagner en efficacité et de comprendre pourquoi certaines manières de procéder sont inopérantes.
En général, lorsque l’on ne sait pas par où commencer lorsque l’on doit se mettre à travailler, c’est que l’on ne s'est pas posé ce type de questions…
Voici donc les sujets sur lesquels vous devez vous pencher pour développer des stratégies métacognitives adaptées et efficaces :
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Où vais-je travailler pour être efficace ?
Avez-vous un espace dédié à votre travail scolaire chez vous ?
Il est parfois difficile de se concentrer lorsque l’on travaille au milieu de la cuisine, que l’on doit débarrasser tous ses cahiers de la table du salon au moment du repas ou que les allers et venues de tous les membres de la maison rythment votre quotidien ( car évidemment, ils ont chacun dix questions pressantes auxquelles vous seul pouvez répondre dans l’instant !).
Seriez-vous plus à l’aise à la bibliothèque ? Chez un ami ? Dans une pièce de la maison où personne n’a le droit d’entrer entre telle et telle heure ?
C’est vous qui savez le mieux ce qui favorise votre concentration : certains aiment travailler en musique, d’autres ont besoin du silence complet, d’autres encore aiment quand il y a de l’animation autour d’eux…
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Combien de temps ai-je à consacrer à mon travail scolaire dans la semaine ?
Faites vos comptes : cours en face-à-face, obligations familiales, courses, ménage, moments de détente, sport, activités culturelles, travail à temps plein ou partiel…
Faites un planning : quelles sont les heures que vous êtes sûr de pouvoir consacrer à travailler dans votre emploi du temps hebdomadaire ?
Ne visez pas trop haut (ça déprime si on ne s’y tient pas). Ne visez pas trop bas (soyez réaliste en fonction de vos objectifs).
Si vous faites ce travail avec attention, et que vous communiquez le résultat obtenu à vos proches pour qu’ils prennent en compte vos impératifs, vous pourrez commencer à investir différemment ce temps exclusivement réservé à vos études.
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Quelles sont les matières que j’ai à travailler et quelles sont leurs modalités d’évaluation ?
Faites une liste de toutes les matières que vous avez à travailler pour avoir une vue claire du travail à abattre.
Quels sont les exercices à faire, les informations à assimiler, les devoirs à rendre et les examens à passer dans chacune d’elles ?
Quelles sont les exigences avec lesquelles vous vous sentez à l’aise et celles dont vous sentez d’ores et déjà qu’elles vont vous mettre en difficulté ?
Réfléchissez dès à présent au travail que vous allez devoir fournir pour chacune de ces évaluations pour répondre aux exigences.
Plus vous aurez une idée précise de ce qui est attendu de vous, pour vous saurez organiser votre travail en conséquence.
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Quel est le planning des examens et rendus de devoirs sur l’année, et comment ajuster mon travail et mes révisions pour en tenir compte ?
Après vous être fait un planning de travail hebdomadaire, faites-vous un planning de travail annuel.
Inscrivez dessus les dates des rendus de devoir, des examens…mais également toutes les obligations extérieures (famille, vacances, etc.) qui vont avoir un impact sur votre organisation.
C’est parce que vous aurez une vue claire de tout cela que vous pourrez faire des choix pertinents.
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Comment m’auto-évaluer ?
Il ne s’agit pas d’attendre les examens dont les résultats comptent pour l’obtention de votre diplôme pour vous évaluer.
Qu’allez-vous mettre en place pour mesurer l’état de vos connaissances et compétences régulièrement, afin de vous préparer au mieux ?
Séances de questions orales avec d’autres étudiants, un ami ou un membre de votre famille ? Réalisation d’exercices "type examen" en temps limité ? Relecture de vos travaux écrits par des personnes compétentes qui sauront vous conseiller ?
Il est essentiel que vous n’attendiez pas le verdict de l’examen pour savoir où vous vous situez. Il faut que vous puissiez régulièrement mesurer où vous en êtes.
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Comment me motiver à travailler régulièrement ?
Voici une question extrêmement importante.
Nous sommes tous de temps en temps ou régulièrement happés par le quotidien, la flemme ou le découragement.
Comment faire pour retrouver le goût de s’investir dans son projet lorsque cela arrive ?
Je vous invite à découvrir les articles que j’ai écrits sur la question de la motivation au travail et/ou la lutte contre la procrastination afin de vous aider à trouver les stratégies de motivation les plus adaptées à votre personnalité et à votre situation.
Répondre à ces différentes questions va vous permettre de clarifier vos objectifs, ainsi que les échéances de votre travail.
Vous allez également être en mesure de faire des choix si vous sentez dès maintenant ou en cours de route que vous ne pourrez tenir tous vos objectifs.
Il s’agit là de stratégies métacognitives à développer pour organiser votre travail. Elles sont d’une grande aide et vous permettront de répondre à la question « par où commencer ? ». Par contre, elles ne permettent pas de s’attaquer aux problèmes d’apprentissage à proprement parler, et notamment aux difficultés que l’on peut rencontrer lorsque l’on est d’un profil préférentiellement kinesthésique.
J’aborderai donc cette question spécifique dans le prochain article : comment travailler lorsque l'on est de profil pédagogique kinesthésique ?
C’est pertinent tout cela, car transposable à tous les domaine d’apprentissage. Pourquoi est-ce que je vais faire ceci ou cela, dans quel but, de quel façon, compent vais-je mesurer mes avancées.
Il est effectivement important de définir un projet, à savoir un point de départ, ce qui peut paraitre idiot, mais être capable de dire quels sont les points forts et faibles à l’instant T, ça aide à mieux erner les besoins pour la suite, ensuite, définir un objectif: que souhaitez faire, pourquoi ? Et enfin, entre les deux, définir des jalons, ou étapes, qui vont permettre de valider les acquis et surtout de rester en eveil, d’attiser la motivation. Rien de pire dans l’apprentissage que la notion de stagnation, qui se transforme en découragement et finalement en abandon du projet.
Tout ceci permet d’avoir les idées claires, de pouvoir se positionner sur la carte du projet, Imaginez perdu je ne sais où, sans carte ni points de repères. Alorsoui, c’est chiant de poser tout cela, c’est pénible, mais c’est a ce prix que l’on avance pour de bon.
Reconversion, blogging, etc… tout part d’in projet bien ficellé, avec son point de départ, ses étapes, son arrivée.
Débat bien posé Madame Hélène ((:
Ps : desolé pour les fautes, réponse en mode mobitlité et relecture quasi impossble.
Bonjour Stéphane,
Ravie d’avoir de tes nouvelles !
En lisant ton commentaire et en relisant mon article, je me dis tout de même que je présente les choses comme si « il n’y avait plus qu’à »…alors que bien souvent, toute la difficulté réside justement dans ce travail de réflexion qui vise à clarifier ce que l’on veut vraiment. Finalement, lorsque son objectif est clair et assumé, les étapes concrètes s’imposent d’elles-mêmes (ou tout du moins, on saura où chercher et comment sélectionner les méthodes et l’organisation adaptées).
« Qu’est-ce que je veux vraiment ? »
Voici une question en réalité bien difficile.
Je pense même qu’elle va m’inspirer un nouvel artcile.
A bientôt,
Hélène
ps : je te remercie pour l’article « de pure fiction » que tu as publié sur ton blog. J’ai suivi tous les liens avec bonheur. Je sais bien que la fiction réside dans la promesse intenable qui pousse à croire que tout est possible…mais quand même, il me faut régulièrement des mises au point avec arguments et preuves à l’appui pour me faire redescendre sur terre.
Très intéressant tout ça. Je partage l'avis de Stéphane : les conseils d'Hélène sont de l'ordre de ces évidences qui nous embêtent, où il faut se poser des questions dont on se plaît à dire qu'elles nous font perdre notre temps… J'ai quelques interrogations sur l'importance à accorder à la (fameuse et indispensable !) motivation :
Je crois que la motivation nous aide énormément pour donner du sens à ce que nous faisons. Par contre, n'est-elle pas contre-productive dès lors qu'il faut bâtir un plan d'action concret ? De ma propre expérience, j'ai tendance à me stimuler en cas de baisse de régime en me remémorant mes objectifs et le sens que je mets derrière les choses. A l'opposé, quand je construis mon plan d'action, je ne pense plus à ma motivation : trop subjectif, trop affectif ! Je crains toujours de brûler les étapes et de ne pas être assez méthodique, assez rationnelle dans ma démarche. Hélène, quel regard as-tu sur l'articulation de ces différentes facettes : motivation / plan d'action / phases de réalisation ?
Par ailleurs, si je reprends le titre : "trop d'informations trop compliquées à assimiler en trop peu de temps"… Personnellement, j'aurai tendance à commencer par le commencement : pourquoi ai-je trop d'informations ? Cela vient-il de ma manière de chercher l'info ? de difficultés à l'évaluer, à la trier ? Hélène le dit avec d'autres mots : il faut être clair sur ses besoins. La difficulté tient alors du paradoxe: lorsqu'on n'a pas suffisamment d'infos, on ne peut pas savoir de quoi on a besoin / lorsqu'on sait de quoi on a besoin, on a beaucoup moins de soucis pour trier et évaluer l'info… J'aimerai bien qu'Hélène parle de ce point.
Et si, tant qu'à faire, elle a la réponse sur le "qu'est-ce que je veux vraiment ?", je prends !
A bientôt, Anne
Le problème est clair : si j'ai le sentiment d'avoir trop d'infos, c'est peut-être Si j'ai trop d'infos
Coucou Anne,
Je reprends tes trois questions :
– La motivation est-elle nécessairement productive ?
– S'il faut connaître ses besoins pour être en mesure de trier les informations, mais que trop peu d'informations ne nous permet pas de définir clairement quels sont nos besoins, comment trouver un juste équilibre ?
– Comment savoir ce que l'on veut "vraiment" ?
Il me semble que la définition d'un objectif, l'élaboration d'un plan d'action concret et la mise en oeuvre concrète de ce plan relèvent de trois compétences différentes.
Pour ma part, je suis ce que l'on peut appeler une "activatrice", c'est-à-dire que j'adore faire ce travail de transformer les idées en réalisations concrètes. J'aime aussi pas mal m'organiser, la définition d'un plan d'action ne me pose donc pas trop de problèmes. Par contre, j'ai souvent plus de difficultés à définir "ce que je veux vraiment", et donc mes objectifs.
De fait, ma motivation est souvent mise à mal quand je doute de mes objectifs. Par contre, lorsqu'il s'agit de décider quoi faire et comment, la motivation est pour moi une source très importante d'émulation. Il me semble que la motivation se heurte à ce qui fait conflit en soi et pour soi : pour certains c'est définir ce qu'ils veulent, pour d'autres c'est le traduire clairement ou le partager avec d'autres, pour d'autres encore c'est plutôt la difficulté relative à la mise en oeuvre.
J'aime bien ta façon de voir les choses concernant l'appréciation subjective du "trop d'informations".
Mais ne penses-tu pas que même lorsque l'on sait quel est son besoin on peut se trouver démuni pour trier et sélectionner ce qui va pouvoir le combler ?
Que voulons-nous vraiment ? Voici une question bien trop intéressante pour y répondre dans un commentaire. je vais aborder cette question dans mon prochain article sur le projet professionnel.
A bientôt,
Hélène
Bonjour Anne,
Je me permet une petite réponse sur le sujet "Qu'est-ce que je veux vraiment".
C'est simplement impossible de répondre de façon générique (ou alors, je n'ai pas saisi le sens de la chose).
Prenons un exemple concret :
Donne un blog à deux personnes, avec le même sujet. A eux d'en faire ce que bon leur semble. Au bout de trois mois, on va vite voir qui fait quoi, et dans quel but (ou pas d'ailleurs).
Ce que tu veux vraiment, c'est ce qui doit être définis dans la nature même de ton projet, de façon implicite. On travail pour gagner de l'argent, soit. Mais l'argent en soit n'est pas un but. C'est un moyen, un pouvoir que l'on se donne pour faire des voyages, acheter une voiture, une maison, etc…
Ce que chacun va faire avec cet argent diffère en fonction de ses attentes.
Voilà pour mes 2 cents (:
Bonjour Anne ,
Pour moi qui suit très concerné en ce moment par toute ces decouvertes que je peux faire grace à vous .
Merci
Cordialement
Alain