Imaginez-vous au centre d’une grande ville où vous êtes censé faire vos études l’année suivante.
C’est la première fois que vous mettez les pieds dans cette ville et vous êtes perdu.
Pourtant, vous n’avez pas de temps à perdre : vous avez repéré une petite annonce dans le journal local qui vous indique des chambres à louer à proximité de l’université, à un prix très intéressant. Vous devez vous y rendre parmi les premiers pour être sûr de décrocher un bail.
Mais cette adresse est excentrée du centre-ville et vous ne trouvez aucun plan suffisamment détaillé pour la localiser.
Penaud, vous croisez des passants qui se promènent. Mais entre les touristes et les habitants du quartier, personne n’est capable de vous renseigner.
C’est alors que votre pied bute sur un objet. La première question que vous vous posez est alors : qu’est-ce que c’est ?
Vous ramassez l’objet pour le prendre en main tout en vous disant que ça vous rappelle quelque chose : dans quel contexte avez-vous déjà vu un objet comme celui-ci ? A quoi cela vous fait-il penser ?
Evidemment, vous n’êtes pas le seul dans la rue. Mais personne ne semble avoir fait attention à cet objet qui ressemble à un boîtier électronique. Vous le manipulez dans tous les sens : à quoi sert-il ?
Vous trouvez le bouton de mise en marche. Vous pianotez sur l’écran pour découvrir qu’il s’agit d’un GPS que quelqu’un a sûrement égaré (oui, je sais, vu que vous cherchez votre chemin, ça tombe bien… Mais c’est mon histoire).
Vous regardez tout de même autour de vous : pourquoi cet objet est-il au milieu de la rue ? S’il appartient à quelqu’un, vous ne voudriez pas l’en déposséder.
Enfin, toujours soucieux de vous rendre à bon port, vous prenez le temps de comprendre comment fonctionne l’appareil. Cette fois, c’est sûr, vous avez trouvé le moyen de trouver votre chemin.
Voici mises en évidence les 5 questions de la compréhension :
– C’est quoi ?
– A quoi ça sert ?
– Comment ?
– Avec quoi ?
– Pourquoi ?
Si vous parvenez à répondre précisément à ces cinq questions, vous aurez une compréhension précise et approfondie de la connaissance que vous avez pour projet de savoir réutiliser.
Mais c'est bien souvent plus facile à dire qu'à faire. Je vous propose donc une démarche pour vous approprier cette méthode, que vous pouvez découvrir dans l'article suivant : un exercice pour mieux comprendre comment "comprendre".
Excellent article Hélène, personnellement les fiches de révision que j’essaye de faire qui portent sur la formation « la capacité en gestion des entreprises » sont plus des recopies de cours qu’une synthèse.
Je fais à chaque fois une carte « mindmap » de l’UE et de ses sous-modules, et pour faire les branches et les sous-branches je me sers des titres et des sous-titres du cours. Après je mets le contenu du cours qui m’intéresse avec l’outil « note », les cours sont en pdf, j’ai vite fait de faire un copier-coller, ça va très vite. J’utilise http://www.mindmeister.com en abonnement payant.
Je ne suis pas encore point avec l’outil mindmap, avec la pratique ça viendra, mais j’aime l’idée d’informatiser mes fiches et donc de les pérenniser.
Après la grosse difficulté c’est de se prévoir un temps de révision pour revoir ces fiches, moi j’ai tendance à toujours vouloir aller au cours suivant et de ne jamais revenir en arrière ce qui est une grave erreur.
Actuellement j’ai un gros problème qui me pourrit mes copies, ce sont mes fautes d’orthographe/grammaire, je ne suis pas le seul à avoir une orthographe défaillante, on est des légions en France ;.
Connaîtrais-tu une méthode, un livre (magique 🙂 ) qui permettraient de s’améliorer dans ce domaine ???
(J’ai déjà testé le projet-voltaire, pour moi ça a eu des effets, mais dès que j’ai arrêté j’ai pratiquement tout perdu et le Bescherelle je le trouve complètement imbuvable, ce n’est pas un livre qui a été fait pour les apprenants, et le logiciel AntiDote ne fait de miracle)
Bonjour,
Concernant les mind maps, n'oubliez pas que c'est aussi en les faisant que vous les mémorisez.
Et le problème avec l'informatique, c'est que, comme vous le dites très bien d'ailleurs, on a vite fait de faire des copier-coller. Du coup, vous recopiez le plan détaillé (en mettant un chapitre par branche de votre mind map) et vous cliquez pour ajouter des contenus dans les bonnes cases. Au final, vous n'avez pas mieux compris votre cours, et vous ne l'avez pas mémorisé non plus…
Cela explique même pourquoi vous n'avez pas envie de les reprendre pour les réviser : c'est aussi contraignant que si vous aviez à relire vos notes, un livre ou un polycopié de cours en entier.
Mindmeister (que j'utilise aussi), ne vous servira vraiment que lorsque vous aurez appris comment utiliser des mots-clés. Si je ne me trompe pas, vous avez plutôt un profil pédagogique auditif, c'est-à-dire que vous vous redites les phrases dans votre tête pour les comprendre et les mémoriser.
Quand vous faites des copier-coller, vous ne faites pas ce travail dans votre tête, du coup, cela ne vous sert pas à grand chose même si vous y passez beaucoup de temps.
Voici ce que je vous propose :
– essayez de faire quelques mind maps "à la main" : vous ne pourrez pas TOUT noter, vous devrez donc sélectionner dans vos notes les concepts et les mots-clés pour mettre en évidence les liens qu'il y a entre les idées dans votre contenu de cours.
– si vous lisez les quelques articles que j'ai mis en ligne sur le fonctionnement de la mémoire, vous verrez que celle-ci fonctionne par association de concepts et de mots-clés. Nous n'avons pas besoin en réalité de mémoriser l'ensemble d'un texte. Si nous retenons les principaux mots-clés, nous parvenons à retrouver les informations par association.
Et le meilleur moyen de favoriser les associations entre les idées, c'est de mettre en évidence les liens logiques qui existent entre elles. Comment faire concrètement ?
Vous avez votre cours de gestion des entreprises : il est composé de parties et de paragraphes. Vous faites une mind map générale qui vous donne un vision claire de l'architecture globale du cours. Puis, vous faites une mind map par chapitre, mais sans noter les phrases entières : il faut que vous trouviez les quelques mots-clés qui vous permettront de retrouver les idées contenues dans le paragraphe.
Je vais créer sur ce blog un espace réservé aux membres inscrits dans lequel je mettrai des exemples de mind map. Vous verrez dans celles que j'ai faites que vous ne pourrez pas avoir une idée claire du cours ou du livre que j'aurais mind mappé. Pourquoi ? parce que les mots-clés me parlent "à moi", parce que c'est moi qui les ai choisis (parmi d'autres qui auraient peut-être plus "parlés" à quelqu'un d'autre).
Il faut que vos mind maps soient personnelles, c'est ainsi qu'elles vous permettront d'être une véritable mise au travail de "votre" pensée.
Concernant l'orthographe : je vous avoue ne pas être spécialiste de cette question (pas du tout). Cela m'a fait néanmoins beaucoup réfléchir depuis que j'ai lu votre commentaire.
Je suis allée voir ce qu'était le projet Voltaire et j'ai trouvé ça amusant et intéressant. Il me semble que la raison pour laquelle les mind maps ne vous permettent pas mieux à comprendre et mémoriser peut être similaire à la raison qui a fait qu'une fois stoppés les exercices sur internet, vous avez perdu tous vos acquis en grammaire et orthographe.
Je compléterai ma réponse sur l'orthographe plus tard.
J'espère que ces quelques éléments vous permettront déjà d'envisager quelques pistes.
à bientôt,
Hélène
Bonjour,
Je reviens vers vous pour compléter ma réponse d’hier…
Je réalise que je vous ai donné des conseils pour améliorer l’efficacité de votre utilisation des mind maps alors que vous ne me l’aviez même pas demandé. J’espère que cela ne vous a pas dérangé.
Concernant l’orthographe, si je réfléchis à la façon dont j’ai moi-même progressé dans ce domaine, voici ce qu’il en ressort :
– Lorsque j’écris, j’orthographie les mots « spontanément » sans trop y réfléchir : en général, c’est parce que ce sont des mots que j’ai déjà lus quelque part (lire favorise la mémorisation de l’orthographe). Mais c’est sûrement aussi parce que je mémorise les mots de manière visuelle (c’est-à-dire que je revois les mots dans ma tête). Lorsque vous tombez sur un mot nouveau lorsque vous lisez, essayez de faire l’effort de vous créer une image visuelle de ce mot dans votre tête avant de poursuivre votre lecture.
– Plus vous connaissez de mots, plus vous repérez des préfixes, des suffixes et des radicaux qui se répètent. Vous pouvez alors retrouver une partie de l’orthographe d’un mot plus facilement. Sinon, vous allez l’écrire de manière phonétique. J’ai proposé des présentations powerpoint sur les préfixes, suffixes et radicaux dans ma présentation du livre de Tony BUZAN « Booster sa mémoire ».
– Concernant les règles d’accord et de conjugaison, je vois un peu ça comme les problèmes en mathématiques : il y des règles qui s’appliquent. Si vous connaissez les conditions d’application, la formule et les cas particuliers, vous allez commencer par réfléchir pour chercher comment bien appliquer la règle, puis vous allez aller de plus en plus vite, jusqu’à accorder sans y penser. Pour ma part, je fais encore régulièrement des fautes d’accord, mais j’arrive de mieux en mieux à les corriger en me relisant (alors, je fais référence à la règle dans ma tête). Je ne pense pas qu’il y ait tant de règles que cela à retenir. Lorsque vous rédigez dans votre traitement de texte et que le logiciel vous souligne les fautes, vous pouvez repérer quelles sont les règles qui vous posent problème, alors seulement vous prenez votre bescherel pour retrouver la règle qui vous manque.
– Concernant la construction des phrases, je dirais que c’est en essayant de reprendre des formulations que je trouvais bonnes dans ce que je lisais que j’ai progressivement progressé. Un peu comme Picasso qui a longtemps copié des oeuvres de ses contemporains, apprenant à reproduire leurs techniques, avant de trouver son propre style.
Je trouve cela plus motivant de partir d’un texte que vous avez à écrire pour progresser : vous trouvez des exemples existant pour vous en inspirer, puis vous trouvez progressivement votre propre voie.
Il n’empêche que c’est aussi un affaire de pratique : plus on fait d’exercices (mais en se posant les bonnes questions), plus on progresse. Je sais par ailleurs que l’orthographe semble être un préalable, comme si on n’allait aucunement faire attention à ce que vous écrivez si votre écrit est rempli de fautes. Et pourtant, j’ai corrigé en tant qu’enseignante des écrits TRES pertinents qui comportaient des fautes d’orthographe incroyables. J’essaye toujours de me dire que le fond importe plus que la forme. Mais il faut aussi reconnaître que quand la forme est au service du fond, cela donne des écrits vraiment bons.
Que pensez-vous de tout cela ?
à bientôt,
Hélène
Merci pour la réponse Hélène. Je suis curieux de voir à quoi ressemblent tes mindmaps.
"Il n’empêche que c’est aussi une affaire de pratique : plus on fait d’exercices (mais en se posant les bonnes questions)"
tout à fait d'accord, lorsque je lis, je lis assez vite et je ne m'intéresse qu'au contenu et pas au contenant, un collègue m'avait fait la remarque, c'est triste de faire autant de fautes d'orthographe avec tout ce que tu lis: livre technique, Kindle…, comme quoi on peut lire des lignes au kilomètre, mais si on ne se pose pas les bonnes questions on fait plein de fautes.
Je me suis acheté un livre « L'orthographe – Collection Repères pratiques» je vais essayer de progresser avec ça…