Bénédicte Auberger, diplômée de l’EM Lyon, conseiller pédagogique dans l’enseignement supérieur
Mon site : cheminsdapprentissage.com
1) Mon parcours
Tout mon parcours est orienté autour de la pédagogie que j’ai pratiquée en entreprise puis dans différentes écoles de commerce comme professeur-accompagnateur puis comme coordinatrice pédagogique.
Déjà étudiante, j’avais ce goût pour la transmission d’un savoir puisque j’avais donné de nombreux cours particuliers de mathématiques à des lycéens.
– En entreprise, j’ai occupé des postes de contrôleur de gestion et de chargée d'études financières.
J’ai ainsi expliqué aux opérationnels les objectifs de la planification, du budget et je les ai accompagnés dans la mise en œuvre de ces processus et dans le suivi et contrôle des réalisations.
Je les ai également aidés à travailler sur des investissements futurs et sur la construction de leur plan de financement. Il a fallu faire preuve de beaucoup de pédagogie, en particulier dans une grande société de couture où les créateurs de prêt-à-porter n’étaient pas toujours passionnés par les chiffres.
– En écoles de commerce, comme professeur accompagnateur, j’ai enseigné ce que j’avais appris dans l’entreprise : le contrôle de gestion, l’analyse financière, la comptabilité analytique et l’audit interne.
J’ai également développé des programmes de formation, participé aux journées Portes Ouvertes des écoles et aux jurys des concours d’entrée. J’ai également accompagné des étudiants dans le cadre de suivis de stages, suivis de mémoires de fin d’études avec pour objectif la construction de leur projet professionnel.
Comme coordinatrice pédagogique, j’ai mis en œuvre une politique pédagogique sur un nouveau campus (architecture des programmes, méthodes d’apprentissage, règlement pédagogique); j’ai recruté et encadré des professeurs vacataires, j’ai managé et coordonné les responsables pédagogiques et animé l’équipe Etudes, chargée des missions relatives à la scolarité des étudiants.
J’ai beaucoup travaillé avec les enseignants et j’ai ainsi découvert que les enseignants-chercheurs ne sont souvent pas formés à la pédagogie. Ils se trouvent parfois confrontés à des difficultés dans leur enseignement.
2) Des mutations profondes dans la pédagogie
Avec l’avènement des nouvelles technologies numériques, le savoir est disponible partout, ce qui entraîne une profonde révolution dans la pédagogie.
Le rôle du professeur change, il doit adopter une posture de guide qui accompagne et aide l’étudiant dans ses apprentissages.
Ces transformations ainsi que mon expérience m’ont convaincue de la nécessité de former les enseignants à la pédagogie comme cela se fait dans de nombreux pays étrangers.
3) Un nouveau départ
– Je me suis formée à la pédagogie universitaire à l'université de Lausanne et j'ai participé à plusieurs séminaires : « l'étudiant de la génération Y et les nouvelles pédagogies », « retours d'expériences sur la classe inversée », « la motivation des étudiants au cœur de leur formation », « réussite et échec des étudiants dans l’enseignement supérieur ».
– J’ai assuré une veille pédagogique en analysant la littérature existante, en m’abonnant à des groupes sur LinkedIn et à des newsletters, en suivant les blogs de conseillers pédagogiques.
– J’ai échangé avec de nombreux responsables de la formation en écoles de commerce, écoles d’ingénieurs, universités, ce qui m’a permis d’appréhender l’état des lieux de la pédagogie dans bon nombre d’institutions françaises d’enseignement supérieur.
– J’ai rencontré des spécialistes de la neuropédagogie et j’ai participé à des colloques sur les découvertes récentes des neurosciences en lien avec les stratégies d’apprentissage.
– J'ai validé plusieurs MOOCs en 2014 et 2015: « eFAN 1 et eFAN 2 : Enseigner et Former Avec le Numérique » / ENS Cachan – ENS Lyon « ITES : Innovations Technopédagogiques en Enseignement Supérieur » / Université de Montréal.
4) Mon nouveau métier : conseiller pédagogique auprès des enseignants du supérieur
J’ai bien mesuré combien la pédagogie revenait au centre du jeu dans nos écoles et nos universités : ce n’est plus le contenu du cours qui commande mais le chemin pour le comprendre !
Mon objectif aujourd’hui est d’aider les enseignants du supérieur à répondre à ce défi.
J’ai ainsi fondé ma société de conseil : « Chemins d’apprentissage : donner envie d’apprendre ».
J’accompagne les enseignants du supérieur dans ces changements et je leur propose :
a) des ateliers de pédagogie qui leur permettront :
– d'améliorer leurs pratiques d'enseignement grâce aux nouveaux outils apportés par le web
– de développer le partage d’expériences
– de favoriser l’interactivité avec leurs étudiants
Ateliers « essentiels »
- Construire et structurer les contenus d’un enseignement
- Identifier ses objectifs pédagogiques
- Choisir ses stratégies d’enseignement
- Choisir ses stratégies d’évaluation
- Enseigner et interagir avec un grand groupe
- Animer des groupes en situation d’apprentissage
- Soutenir la motivation des étudiants
- Mettre en place « la classe inversée »
Ateliers d’approfondissement
Les effectifs de ces ateliers sont de huit à douze personnes, enseignant des disciplines si possible différentes.
Les méthodes pédagogiques utilisées lors de ces ateliers se fondent sur :
– l’apprentissage de notions théoriques de base liées au contenu de l’atelier
– la mise en pratique par des exercices individuels et en groupe
– le partage d’expériences et de situations rencontrées
Les enseignants sont amenés à utiliser leurs propres cours comme base de travail et d’échanges.
b) un module de suivi individuel (après les ateliers) ou d’accompagnement personnalisé (sans atelier préalable)
Deux formules sont possibles :
– un entretien conseil sur une difficulté particulière rencontrée dans la pratique de l’enseignant (une ou deux rencontres pour un total d’environ trois heures)
– une observation directe en salle de cours suivie d’un debriefing (prévoir 1h30 pour l’observation puis 1h30 pour le debriefing)
5) Exemple concret d’animation d’atelier : « animer des groupes en situation d’apprentissage »
Aujourd’hui, de nombreuses études ont montré l’intérêt de solliciter le groupe dans les processus d’apprentissage.
Il est ainsi pertinent de faire travailler les étudiants en groupe : en TD, lors d’un projet. Mais comment rendre ce travail de groupe efficace et profitable en terme d’apprentissage ?
Pour ce module, j’invite les enseignants à participer à « un jeu de groupe » avec leurs collègues.
L’objectif de ce jeu de groupe n’est pas de trouver la solution au problème posé même « si les enseignants doivent jouer le jeu », mais de se mettre en situation pour ensuite faire une analyse de tout ce qui s’est passé, afin d'en tirer "les conclusions" dans leur pratique d'enseignement.
Ils comprennent ainsi que le travail en équipe s’enseigne et que le recours au groupe ne peut s’improviser.
En nous appuyant sur des travaux issus des sciences de l’éducation, nous analysons combien une préparation est nécessaire avant de faire appel au travail en groupe et rappelons les conditions d’efficacité d’un tel travail.
Nous précisons les différentes étapes à respecter et le rôle de l’enseignant à chaque étape. Puis, après avoir énoncé les facteurs de blocage d’un groupe, nous insistons sur les avantages de ce mode de travail pour les étudiants qui intègreront prochainement le monde du travail et seront amenés à travailler avec d’autres.
A l’issue de cet atelier, les enseignants pourront …
- décrire les facteurs qui influencent le fonctionnement d’un groupe
- expliquer les avantages et les difficultés liés au travail en groupe
- décrire les facteurs qui favorisent la participation des étudiants
- développer des stratégies liées à l’animation de groupes
En conclusion
Mon souhait le plus cher inscrit dans mon logo :
Contribuer à la mise en place d’une pédagogie participative et efficace pour (re)donner à nos étudiants le goût d’apprendre et aux enseignants le plaisir d’enseigner