A 17/19 ans, les "80% d'une classe d'âge" qui passent le bac se demandent quelle orientation ils vont choisir. Certains ont une idée précise. D'autres se laissent guider par leur entourage, un prof, une conseillère d'orientation ou un coach scolaire. D'autres encore ne se posent aucune question. Dans leur famille, ils savent ce qui est attendu d'eux et s'y conforment.
Pour beaucoup, les rêves, les projets et le désir de devenir cette personne brillante, rencontrant le succès et l'accomplissement dans sa vie familiale, son parcours professionnel et ses loisirs s'accompagnent de représentations particulièrement idéalisées, et c'est bien normal. C'est même nécessaire. Cela nous pousse à vouloir nous dépasser. Cela nous pousse à aller de l'avant. Cela nous donne confiance en l'avenir.
Vous ne vous reconnaissez peut-être pas dans ce tableau que je suis en train de décrire.
Peut-être est-ce justement à cet âge que l'on se sent perdu, pessimiste, déprimé et sans ambition.
Une amie m'a cependant rapporté son histoire de la façon suivante : à 18 ans, elle était (elle est toujours d'ailleurs) belle, intelligente et à l'aise dans les relations sociales. Elle prenait des cours de chant, de danse, pratiquait le théâtre et était inscrite en cursus de Droit. Elle a poursuivi de longues études, passé de nombreux concours, en a réussi plusieurs. Elle a occupé divers emplois, est montée en grade, jusqu'à aller, dans sa branche, aussi loin qu'elle pouvait aller.
Pourtant, elle ne vit pas la vie qu'elle avait rêvée quand elle avait 18 ans, quand tous autour d'elle lui prédisaient un avenir radieux. A 35 ans, on est censé être devenu ce qu'on voulait devenir, m'a-t-elle dit. On est censé être parvenu là où on voulait aller. On en n'est plus à faire des plans sur la comète.
Et pourtant.
A 18, 30, 45 ou 70 ans, où en êtes-vous de vos rêves ?
Vivez-vous la vie que vous souaitez vivre ?
Habitez-vous dans un endroit où vous vous sentez bien ?
Vivez-vous avec les personnes qui vous correspondent ?
A quels projets vous êtes-vous senti obligé de renoncer au fil des années…et pourquoi ?
A quel moment pensez-vous qu'il soit trop tard pour réaliser ses rêves ?
A 15 ans, je voulais devenir présidente de la République (si, si). A 17 ans, je voulais étudier les sciences politiques. Après une Licence de Sciences-Po à Paris I à 21 ans, j'ai réalisé que je ne me sentais pas du tout de faire partie de ce monde-là (le monde des politiques) tel qu'il existe. Je voulais comprendre le monde, apporter ce que je pouvais pour le rendre meilleur (en toute humilité), mais en étant sur le terrain. J'ai poursuivi mes études en psycho et en socio. Puis j'ai travaillé comme psychologue, comme formatrice et comme enseignante.
Aujourd'hui, ce que j'aimerais vraiment, c'est inventer un dispositif d'accompagnement des étudiants qui leur permettraient de mieux comprendre leurs difficultés d'apprentissage pour les dépasser.
J'aimerais qu'ils découvrent toutes les ressources qu'ils ont déjà, pour les mettre au service de leurs projets.
J'aimerais qu'ils partagent avec moi le plaisir immense que c'est d'apprendre, de comprendre, de réfléchir, d'imaginer et d'inventer.
J'aimerais créer un dispositif que je pourrais transmettre à des enseignants, des parents, des coachs et des psychologues. J'aimerais rencontrer des gens qui sont intéressés par ce dispositif d'accompagnement que j'aurais conçu, et qui auraient envie de s'en inspirer pour le diffuser.
Parfois, j'ai l'impression qu'il faudrait que ce que j'ai à proposer soit parfait. Je lutte contre cette impression que c'est en me comparant aux autres que je pourrai définir ma valeur.
Et puis je me raisonne. Je me dis que finalement, avancer à son rythme tout en gardant le cap est ce qui reste le plus important.
Voici ce que je fais actuellement (et que j'ai fait) pour réaliser mon projet :
– Pour commencer, j'ai créé ce blog (novembre 2011), dans lequel je rapporte le travail que je mène pour construire pas à pas mon dispositif d'accompagnement des étudiants : je travaille au sein d'une université, je lis, j'écris des articles, j'accepte que les étudiants et les internautes me remettent en question et m'obligent à préciser mes idées, ma démarche et ma pédagogie.
– J'ai décidé d'écrire un livre pour donner plus de visibilité à mon travail : "Mémoriser pour apprendre, apprendre à mémoriser, Au lycée et à l'université, (re)trouvez le goût de travailler avec plaisir et efficacité" (titre provisoire). J'ai pris contact avec une illustratrice géniale (Dominique Donckels, dont je vous invite à découvrir les illustrations sur ses blogs http://nomdichtoupette.blogspot.fr/ et http://ruedesecoles.blogspot.be/). Nous avons travaillé d'arrache-pied de septembre 2012 à janvier 2013 pour réaliser ce livre qui va sortir aux Editions Eyrolles en septembre 2013. Nous sommes ravies d'avoir rencontré une éditrice qui a crû en notre projet !
– J'ai décidé de ne continuer à travailler à l'université qu'à mi-temps à partir de septembre pour pouvoir développer mon activité de formatrice en libéral. Pour cela, je vais proposer des formations sur Troyes et Paris. J'ai ainsi développé un site professionnel : heleneweber.org
– En parallèle, je suis en train de concevoir un dispositif d'accompagnement des étudiants en ligne, qui comprend des vidéos, des exercices interactifs, des fiches-méthode et des documents audio. Cette formation s'intitule "(Re)trouver le goût de travailler avec plaisir et efficacité en 15 modules". Il sera accessible sur la librairie du site à partir du mois de septembre. Je suis actuellement en train de concevoir le module n°5 : "améliorer ses capacités de compréhension".
– Cet été, je mettrai progressivement en ligne sur le blog l'intégralité du module n°1 : "organiser son travail personnel". Vous pourrez ainsi découvrir ce projet en avant-première.
– Tout cela pour mettre en place et animer des formations en présentiel : les personnes qui s'inscriront aux formations qui auront lieu sur Troyes et Paris auront automatiquement accès aux 15 modules de formation en ligne. Bien sûr, il y aura également possibilité d'acquérir la formation en ligne pour les internautes qui ne pourraient pas faire le déplacement.
Et vous, quelle est la vie que vous vous êtes imaginée ? Et que mettez-vous en place aujourd'hui pour la vivre ?
Vos articles sont de vrais soutiens pour ceux qui suivent votre blog! Celui ci arrive a pic pour me re-motiver. Et oui, l important est de garder son objectif en tete malgre les contre-temps. Mille merci
Merci à vous et bon courage pour vos projets !
Bonsoir,
Le rêve, c’est ce à quoi l’on aspire. Si je voulais le réaliser, je devrais changer (un peu) de voie. J’aurais voulu devenir architecte, ou du moins faire un métier qui s’impose dans une démarche de création innovante. J’ai ajouté un « un peu » entre parenthèse, car je considère pouvoir atteindre un métier dans lequel je ne m’ennuierais pas, ou les choses bougeront ! Aussi, j’attribue à mes parents mon enthousiasme à aider ceux que je peux aider (ça passe souvent par la remise en question, et c’est ce que j’aime : « qui es-tu, toi ? »).
L'ambition, c'est une chose qu'il faut garder précieusement ! C’est peut être un trop plein d’ambition qui me pousse à vouloir avancer plus vite que ce dont je suis capable (ce n’est pas forcément négatif).
La perfection, c’est ce vers quoi nous voulons tendre. Il faut bien choisir son référentiel mais… C’est à double tranchant à mon avis. C’est en quel que sorte le Carpe Diem d’Horace : à vouloir tendre vers quelque chose, on en oublie à vivre dans le présent, et à se tourner vers son propre avenir.
C’est une voie ambitieuse que vous prenez, et je vous encourage à aller jusqu’au bout ! En espérant bien sur pouvoir continuer à vous lire sur votre blog.
PS : je trouve le titre de votre ouvrage bien long. Il reflète ce qu’il y a dedans, c’est sûr, mais ce n’est pas forcément très vendeur. Mémoriser pour apprendre, apprendre à mémoriser, Au lycée et à l'université, (re)trouvez le goût de travailler avec plaisir et efficacité. Je n’en dirais pas plus.
Cordialement,
Maxime
Bonjour Maxime,
Je vous remercie beaucoup pour vos encouragements.
Vous avez entièrement raison, le titre est beaucoup trop long… En fait, j’ai mis le titre (provisoire) et le sous-titre.
Auriez-vous des suggestions ? Ce serait avec plaisir que je proposerai vos idées à mon éditeur !
A bientôt,
Hélène
Ton article redonne la pêche ! 🙂
Bravo ! Génial pour ton livre ! Je crois suivre ton blog depuis le début ("Etudier plus efficacement"), alors je te soutiens à 100% dans ton projet ! 🙂
Très bonne continuation, Hélène !
Merci Nivek !
En fait, je n’aimais pas du tout le premier nom de blog que j’avais choisi (Etudier plus efficacement). Il ne me ressemblait pas…
Je voulez savoir si vous avez fait après votre licence de sciences politiques, une licence de psychologie ou simplement un master en psychologie ?
Bonjour,
En psychologie, il est très compliqué d’obtenir des équivalences lors d’un changement de cursus (d’autant qu’en Histoire et en Science politique, je n’avais jamais eu de cours de psycho). J’ai donc repris le cursus à partir du DEUG (Licence 2). En fait, j’ai pu obtenir des équivalences pour les options et les langues, mais j’ai dû suivre et valider toutes les UV de psycho des deux premières années. Au final, j’ai validé mon diplôme en 4 ans au lieu de 5. J’ai donc un DEUG, une Licence et un Master.
Vous aimeriez reprendre des études de psychologie ?
A bientôt,
Hélène
Bonjour,
Merci pour votre réponse.
Cela m’a laissé perplexe, quand vous avez écrit que vous avez poursuivi par un master en psychologie. Je comprends mieux maintenant.
Je rentre en faculté d’histoire à la rentrée, dans le but de devenir professeur dans le secondaire.
A vrai dire, la psychologie m’a toujours plus (à 14 ans, je voulais devenir psychologue scolaire).
J’aimerais bien avoir une double compétence. La pédagogie et la psychologie, pour ma part, sont étroitement liées.
Bonjour,
C’est un très beau projet.
Effectivement, pédagogie et psychologie sont étroitement liées. Vos futurs élèves ont bien de la chance que vous soyez intéressée par les deux !
A bientôt,
Hélène