Il y a une semaine, une internaute m'a envoyé le message suivant (message publié avec son accord évidemment) :
"Si je viens vers vous aujourd'hui, c'est pour vous demander conseil à propos d'obstacles que je n'arrive pas à dépasser.
Car comme vous le dites, on pourrait avoir toute la motivation du monde, se fixer des objectifs concrets et essayer de s'y tenir, on ne les atteindra jamais si au plus profond de nous subsistent des freins qui nous brident .
En ce qui me concerne, j'ai pu repérer, au cours de mon semestre trois écueils :
– la peur…
– la solitude : travailler et rattraper son retard suppose de faire certains sacrifices, parmi lesquels un certain isolement. Car pour pouvoir travailler avec les autres, il faut avoir travaillé suffisamment pour atteindre leur niveau. Je dis cela car le groupe de TP-TD où je me trouve est d'un niveau assez élevé.
Mais à la longue, cet isolement étouffe…
Troisième écueil, plus subtil et sans doute celui qui me freine le plus:
– la peur de tomber dans le perfectionnisme: après deux ans de classes préparatoires, il n'était plus question pour moi de chercher à trouver la bonne méthode, la bonne organisation, le bon rythme de travail…
J'étais épuisée de jouer la fille parfaite, et j'en avais assez de l'image de la fille trop sage pour qui le travail importait avant toute chose.
Je ne donnais donc en quelque sorte jamais mon "maximum".
Que pouvez-vous me conseiller à ce sujet ?
je vous remercie d'avance,
Saloua."
Il se trouve justement que depuis trois semaines, le cours que je donne porte sur le stress.
Dans ce cadre, j'ai demandé aux étudiants de raconter une situation qui les avait particulièrement stressés.
Voici les thématiques retenues par les 118 étudiants qui ont participé :
– Le stress lié aux études : 58 témoignages.
Extraits.
"Plus les partiels approchent et plus le stress augmente."
"Le matin avant un examen, je suis stressé car j'ai peur d'arriver en retard ou d'avoir oublié un truc, donc je refais mon sac plusieurs fois et je pars beaucoup trop tôt…"
"Un jour qui m'a beaucoup stressé, c'est quand j'ai dû passer mon bac de Français. J'avais préparé le plan mais quand j'ai commencé à parler je me suis embrouillé avec mes mots. Je ne savais même plus comment former certaines phrases."
"Une situation qui m'a particulièrement stressée était les résultats d'admission. Ce fut une angoisse pendant plusieurs mois de me demander où est-ce que j'allais partir cette année, dans quelle école, est-ce que j'avais choisi la bonne…"
"Durant la période des finaux du semestre dernier : trois jours avant, je m'obstinais à bosser alors que devant mes exos, j'étais incapable de faire quoique ce soit : écrire, réfléchir, voire respirer !"
– Le stress lié au permis de conduire (ou à la conduite) : 14 témoignages.
"J'ai passé mon permis de conduire au mois de juillet. Il fallait le réussir à tout prix car je n'étais pas disponible en août, et après, je déménageais pour poursuivre mes études. J'avais le sentiment de ne pas avoir le droit à l'erreur, car en plus de ne pas gagner "l'autonomie" de la voiture, je n'aurais pas pu le passer avant des mois."
– Le stress dans le cadre des relations amicales ou familales (conflit, peur de perdre un proche…) : 10 témoignages.
– Le stress lié à une pratique culturelle ou sportive (examen, compétition, défi…) : 17 témoignages.
– Le stress lié aux relations amoureuses (inviter une fille à sortir, "première fois"…) : 6 témoignages.
"Le stress avant ma "première fois". Une peur du nouveau, de l'inconnu, de décevoir. La peur d'être mal jugé."
"Un grand moment de stress a été le premier rendez-vous avec une fille que j'aimais bien. J'avais du mal à trouver les mots et ne savais ce qu'elle pensait de moi."
– Le stress lié à des problèmes de santé : 3 témoignages.
Soyez donc assurés, quelles que soient vos difficultés, que vous n'êtes pas le seul à les vivre !
Il existe cependant peu d'espaces (à l'université notamment) pour les aborder de manière sincère et respectueuse de la situation de chacun.
Comment alors sortir de l'isolement ?
Je sais pour l'évoquer avec eux régulièrement que la peur de décevoir ses proches et la solitude sont des sentiments fréquemment éprouvés par les étudiants.
A l'université, les cours en amphi et les TD (dans le cadre desquels les étudiants ne sont jamais avec les mêmes personnes) renvoient à un sentiment d'anonymat qui ne favorise pas la confiance en soi et les échanges.
L'écueil du perfectionnisme, comme l'évoque Saloua dans son message, est également à mettre en lien avec une pression très forte ressentie par les étudiants dans le cadre scolaire.
Il existe comme une obligation de réussite. Au risque de n'être plus rien pour celui qui échoue…
J'ai proposé à Saloua de mettre son message en ligne sur le site afin de solliciter les témoignages, conseils et avis des internautes. VOS avis !
Est-elle la seule à vivre les difficultés qu'elle décrit ?
Qu'auriez-vous à lui dire ? A lui conseiller ?
Quels seraient vos mots pour lui montrer qu'elle n'est pas isolée comme elle le pense ?
La parole est à vous dans les commentaires.
Bonjour,
En réponse à Saloua :
Je pense comme le dit Hélène que tu n'es pas seule. De nombreux étudiants me font part du stress qu'ils vivent.
D'abord il est important que savoir que le stress peut être précieux. C'est un signal d'alarme. Il te prévient que quelque chose ne va pas. Tu n'as pas adopté le bon comportement et que tu peux changer les choses.
Tu parles de solitude. Pourquoi ne pas réviser avec d'autres étudiants ? Ou simplement prendre le temps d'expliquer des parties de cours à une amie ou une personne de ta famille. Expliquer la matière à quelqu'un permet de mieux mémoriser. Tu en tirais donc un double bénéfice : sortir de l'isolement et utiliser ce que tu étudies afin de mieux le mémoriser.
Le perfectionnisme peut en effet être un frein. Il est important d'apprendre à lâcher prise. Un bon exercice pour relativiser est de se mettre dans la peau d'une autre personne et se demander ce qu'elle ressentirait dans cette situation. Qu'en penserait Barak Obama, le Daïla Lama, une personne sans abris, un enfant de 6 ans, un professeur, un extraterrestre … ?
Lorsque l'on recherche le perfectionnisme, c'est souvent parce que l'on attache beaucoup d'importance au regard des autres. Un travail sur l'estime de toi pourrait probablement t'aider. En faisant la liste de tes qualités et de tes réussites, tu verras que tu as déjà accompli beaucoup de chose et que toutes les ressources sont en toi pour réussir tes examens.
Il y a beaucoup de chose à dire sur le stress et il existe de nombreuses méthodes pour le prévenir et le gérer. Je sais qu'un changement d'habitude est difficile. Donc en période d'examen, je te conseille de faire des petits changements simples comme par exemple veiller à manger équilibré, boire minimum 2l d'eau par jour et éviter les excitants comme le café, pratiquer des exercices de respiration (1 minute 3 fois par jour) et faire un exercice de relaxation avant de t'endormir.
Tu trouveras d'autres infos sur mon blog 😉
Excellente journée et à bientôt,
Cindy
Bonjour Cindy,
Je vous remercie infiniment d’être venue ici partager votre expérience.
J’invite également les internautes à aller découvrir votre blog sur l’apprentissage: http://www.nomadity.be/blog_decouverte
Votre approche m’invite à approfondir et développer ma connaissance des « techniques » qui permettent de dépasser les difficultés que les étudiants (et bien d’autres…) rencontrent. Comme le souligne d’ailleurs Saloua dans son commentaire, comprendre et se remettre en question est utile mais peut parfois conduire à s’enfermer dans un sentiment de culpabilité destructeur.
Votre approche très pratique ouvre des voies très utiles pour ceux qui auraient besoin d’aune aide immédiatement applicable. A l’approche des examens, cela pourra j’en suis sûre en aider plus d’un.
Au plaisir de vous lire à nouveau,
Hélène
Saloua,
Ton message peut interpeller bien du monde et dépasse largement le cadre de l'environnement étudiant.
A te lire, mon impression est que tu tires fort bien parti de ta solitude : le fait de te sentir isolée t'a conduit à formaliser de manière très lucide les obstacles que tu rencontres.
Tu as fait de ta solitude un espace de réflexion qui t'a sans doute servi pour identifier avec lucidité les obstacles que tu rencontres. C'est déjà énorme !
Si tu parviens à cerner aussi bien ces obstacles, tu as les atouts pour les détourner à ton profit.
Je suis sûre, par exemple, qu'en communiquant à l'intérieur de ton groupe de travail, tes camarades se retrouveraient dans les raisons de ton stress. Peut-être ne veulent-ils rien voir ou laisser paraître pour se protéger…
En ce cas, pourquoi ne pas tenter de comprendre comment fonctionne la dynamique de ton groupe, te demander quelle est la place de chacun, quel est le rôle que joue l'un ou l'autre.
Tu verras certainement apparaître des leaders, des personnes plus en retrait et tu découvriras peut-être que tu joues un rôle central dans ce groupe, et que ton sentiment d'isolement relève aussi de la dynamique de ce groupe.
Je trouve intéressant que tu évoques, en 1er, la peur (sans en dire plus) et que tu termines par "la peur de tomber dans le perfectionnisme".
Si je m'appuie sur ma propre expérience, j'interprète ça comme un paradoxe: la peur de ne pas être parfaite se trouve en conflit avec la peur de l'être !
C'est de là que peut naître le conflit, le malaise, le stress.
J'avoue que je n'ai pas vraiment de solution définitive pour moi-même car cela tient à un travail d'analyse et de remise en question qu'il faut vouloir mener.
Par contre, il y a plein de "trucs" que chacun peut trouver pour lui-même et qui permettent de canaliser et de pacifier ce conflit: établir des priorités (ce qui veut dire renoncer au sentiment de toute-puissance !), accepter de lâcher prise sur certaines choses (pour éprouver un vrai sentiment de satisfaction à en faire d'autres à fond), faire preuve de distanciation…
On peut très bien décider de se donner à fond, et en même temps relativiser en se disant : qu'est-ce que ça fait si j'échoue ?
Cela permet de se projeter dans un éventuel échec, de s'y préparer et de se donner l'illusion que l'on maîtrise un peu les événements.
De mon côté, ce genre de stratégies mentales m'a toujours aidé à gérer mon stress et même, m'a toujours fortement stimulée en période d'examens, d'entretiens ou à d'autres moments décisifs de ma vie professionnelle.
Bon courage à toi, Anne
Cindy, je vous remercie pour vos conseils.
Ce que je qualifie en effet de peur n’est que le stress, un trop plein de stress que je n’ai pas su relativiser.
Au lieu de voir qu’il s’agissait d’un signal d’alarme, et qu’il fallait changer les choses, je me suis attachée à le comprendre, à le décortiquer, voire à me remettre complètement en question… Alors qu’il m’aurait suffi de changer de comportement et de prendre les choses moins à cœur…
Anne, je vous remercie de l’attention que vous avez accordée à mon message.
Quand je parle de peur de perfectionnisme, c’est parce que ce dernier s’est imposé à moi : j’ai en effet eu l’impression que pour réussir, je devais me conformer à une image ; image qui m’oblige à être bien organisée, à travailler régulièrement, à être à jour… j’ai bien voulu jouer le jeu… mais comme je le précise dan mon message, cette obligation de toujours bien faire m’a épuisée…
En tout cas, votre message m'a redonné confiance en moi.
J’aime beaucoup votre vision optimiste de la solitude. Il est vrai que je m’amuse parfois à essayer de voir le rôle de chacun dans le groupe… et je suis tout à fait d’accord avec vous.
Certains restent en retrait, sans que cela semble en faire des personnes seules… Quant à discuter avec eux de ce sentiment de solitude, je ne crois pas que cela soit choses aisée. En tout cas pas avec tout le monde…
Je crois comme vous dites que les autres ne veulent rien laisser entrevoir.
Dernièrement, il y a eu dans mon école d’ingénieurs, une réunion de « bilan » de première année ». J’y assistais avec cet état d’esprit comme quoi personne ne se plaindrait de rien, que j’étais la seule à avoir des difficultés, et que c’était par conséquent à moi de fournir plus d’efforts. Mais je me trompais.
Je découvrais dans les paroles de chacun une diffculté, un obstacle. Un ami a même évoqué (chose insoupçonnée) qu’il avait peur, voyant les examens approcher, et la quantité de travail à fournir comparé aux temps qu’on nous accorde pour les révisions…
Cette même personne, me donnait pourtant l’impression que tout coulait de source pour elle, qu’elle travaillait toujours avec aisance…
Peut être ne suis-je donc juste plus sensible et plus attentive à ce qui m’arrive…
Quant au travail d’analyse et de remise de question, je sais pour l’avoir fait qu’il est, à long terme, assez destructeur…
J’ai dû donc apprendre, comme vous dites, à accepter de pas prendre les choses trop à cœur (surtout en ce qui concerne mes études).
A très bientôt. 😉 Saloua.
Bonjour Anne et Saloua,
L'une des causes du stress étant l'importance accordée à l'enjeu d'un événement (et de ses conséquences), j'appécie beaucoup la suggestion d'Anne qui vise à le relativiser.
Le stress des examens est par exemple d'autant plus important qu'un éventuel échec serait désastreux pour l'étudiant : redoublement, exclusion de la formation, déception de l'entourage, perte financière lorsque la formation est payante et demande un effort financier significatif aux parents, sentiment de ne pas être à la hauteur…
Si vous souhaitez explorer davantage cette approche (lacher prise, dédramatiser…et surtout comment), je vous indique le livre de Dale Carnegie Comment dominer le stress et les soucis. J'y ai pour ma part trouvé beaucoup d'idées très intéressantes ainsi que des exercices pratiques bien utiles.
A bientôt,
Hélène Weber
Bonjour Saloua,
Je suis moi aussi étudiant en étude supérieur, et bien que je ne sois pas exactement dans le même cas que toi, je pense pouvoir te donner quelques conseils.
Tu parles en effet de peur et de stress (je mettrais cela dans la même catégorie), cela n'est pas quelque chose qui ne te concerne que toi, très peu de gens sont imperméable au stress et peuvent se vanter de ne pas stresser à l'approche d'examen ou bien lorsqu'il s'agit de relations sociales.
Il faut apprendre à gerer ton stress (facile à dire oui je sais), cela passe je pense par réfléchir à pourquoi tu stresses et si ça à réellement du sens : pourquoi par exemple stressé pour un examen sachant que l'on pense avoir le niveau pour le réussir. *
On peut rarement penser que l'on va réussir, mais on peut au moins penser au fait que cela ne peut que rendre la chose plus difficile.
Je pense aussi que quand tu arriveras peut être mieux à t'adapter au sein de ta FAC (ou autres si je dis n'importe quoi), cela se calmera.
Tu parles ensuite de solitude, c'est un problème qui se voit beaucoup chez les gens timides et/ou les gens qui se donnent beaucoup pour le travail. Mais il faut savoir faire la part des choses.
Sortir de temps en temps ne ruinera pas tes études. Je te conseil en effet d'essayer de faire quelques soirées étudiantes, cela te permettra de rencontrer des gens et de te faire un groupe d'ami.
Cela te sortira de cette "solitude" et du même coup te détendra.
Tu dis que tu as du retard à rattraper et que c'est notamment cela qui t'isole, je suppose que tu avais pensé à ce que je te propose mais que tu as du te dire "je perdrais du temps de travail et prendrais encore plus de retard".
Mais il faut aussi penser au fait que par la suite, si tu t'ai fait un groupe d'ami, tu pourras travailler avec eux, ce qui est tout de même quelque chose de très bien.
En effet dans mon cas je travaille en groupe ce qui pour parler franchement me permet d'améliorer mes résultats et je suis sûr que cela pourrait marcher pour toi.
Le travail en groupe permet de se motiver les uns les autres, de s'aider en s'expliquant les points que l'on à du mal à comprendre etc…
Cela te sortira donc de ta "solitude" sans pour autant t'amener à délaisser tes études.
En ce qui concerne ta peur du perfectionnisme, je ne sais pas trop si je peux t'aider, ce que je sais c'est que personne ne donne vraiment son "maximum" et il ne faut du coup pas t'inquiéter pour cela.
Pour sortir du modèle de la fille modèle pour laquelle le travail importe plus que tout, comme je te l'ai dit, je pense que le mieux serait de sortir à quelques soirées étudiantes.
Il faut savoir prendre son courage à deux mains et tenter la chose, si l'on essaye pas on ne risque pas de savoir si cela vaut le coup.
En espérant t'avoir aidé !
Bonjour Thomas,
Je vous remercie beaucoup d'avoir pris le temps de venir partager votre expérience.
Ce que je trouve intéressant dans votre réponse, ce sont les conseils qui invitent Saloua à "aller vers les autres" et à ne pas se contenter de l'image d'eux-mêmes qu'ils donnent.
Evidemment, la voie royale pour cela semble être "les soirées étudiantes". Mais ne pensez-vous pas qu'il existe d'autres moyens de rencontrer des gens de manière conviviale ?
Que se passe-t-il pour ceux qui n'aiment pas danser, n'ont pas envie de boire d'alcool et ont plus généralement des difficultés à aller vers les autres ? Ceux-là sont-ils condamnés à la solitude ou à raser les murs en soirée jusqu'à ce qu'on les remarque ?
Je complèterai donc votre réponse de la manière suivante : il existe de multiples opportunités de faire connaissance avec des étudiants qui ont les mêmes préoccupations que soi. Allez découvrir les associations et les activités sportives.
Il existera nécessairement une activité qui correspondra à vos goûts et qui s'équilibrera avec votre emploi du temps. Dans l'école où je travaille, entre le "club de dégustation de bières", "le club jeux vidéo", les danses de société, le yoga, le théâtre, le rugby, etc., il y en a vraiment pour tous les goûts.
Cela permet de rencontrer d'autres étudiants en partageant avec eux des activités que vous aimez et dans le cadre desquelles vous vous sentez à l'aise.
à bientôt,
Hélène Weber
Bonjour à tous,
Je suis ici, parce que moi même je souffre du stress quasiment tout le temps sachant que les causes sont multiples (problème de famille, études, mon conseiller avec qui je me sens mal à l'aise, ..). Ce qui me dérange le plus ce sont les " symptômes " : mains moites, battement de coeurs, tremblements, etc. Je veux m'en sortir car plus le temps passe, plus ça devient désagréable et génant, y'a-t-il un moyen pour réduire le stress ?
Merci d'avance pour vos éventuelles réponses
Bonjour Léa,
Ce que vous écrivez montre que vous avez déjà bien réfléchi aux causes possibles de votre stress, qui semblent à la fois psychologiques et circonstancielles. C’est-à-dire que certaines causes pour être prises en compte pourraient (devraient ?) être discutées avec un professionnel, alors que d’autres sont liées à une situation particulière, examen ou autre (qui en général ne stresse pas que vous).
Sachez que vous avez tout à fait le droit de ne pas vous sentir à l’aise avec votre conseiller. Lorsque l’on rencontre un professionnel de la relation d’aide (conseiller, psychologue, coach…), certaines méthodes d’accompagnement ou personnalités peuvent ne pas nous convenir. Auriez-vous la possibilité de rencontrer une personne avec laquelle vous vous sentiriez vraiment à l’aise pour évoquer vos difficultés ?
Ensuite, ce n’est pas parce que les causes de votre stress sont peut-être profondes et intimes (problèmes de famille…) que vous ne pouvez pas dès à présent mettre en place d’autres démarches pour diminuer ses manifestations physiques désagréables. Il existe des techniques de relaxation, de petits traitements homéopathiques ou encore bien d’autres choses qui permettent d’aller mieux. Avez-vous parlé de vos difficultés avec votre médecin traitant ? Avez-vous envisagé de pratiquer le yoga ou la relaxation pour apprendre à mieux contrôler votre respiration ?
Vous pouvez également partager vos difficultés avec les personnes de confiance de votre entourage. Le soutien que vous pourriez en retirer serait précieux. C’est également parce que l’on se sent seule et isolée avec ses difficultés que les signes du stress augmente. Avez-vous un groupe d’amis ? Pratiquez-vous des activités en groupe (sport, activités culturelles ou associatives…) ?
J’espère que ces quelques pistes pourront vous être utiles.
A bientôt,
Hélène WEBER
Bonjour,
Je vais vous partager mon expérience personnelle, cela m'a permis de comprendre un peu d'où venait mon stress. J'ai repris mes études après une longue interruption environ 8 ans. Dans un domaine totalement différent. J'ai travaillé dur pendant 2 années, j'étais constamment en stress.
Ainsi, mes interrogations m'amènent à penser rapidement que ce stress vient d'un besoin de reconnaissance. De montrer, en effet que je suis capable de me reconvertir aussi bien à mes proches que la famille.
Puis vient le jour de l'examen, date fatidique, résultat j'ai échoué. Je me suis senti totalement bouleversé après « cet échec ». Alors honnêtement je me suis remis en question pour comprendre où j'avais failli. Puis une révélation m'est venue, je me suis battu à fond pour réussir, donc j'ai progressé, autrement dit c'est le principal car je n'ai rien perdu, au contraire. Une année de plus, une année de moins au fond ce n'est pas trop grave. Il y a tellement de facteurs qui rentrent en jeu le jour d'un examen. Je repasserai l'année prochaine, avec un nouveau regard. Un diplôme n'est au fond qu'un symbole, cela ne remet pas en cause notre personne « profonde ».
Bonjour,
Votre capacité à prendre du recul concernant votre examen raté est très certainement ce qui va vous permettre de rebondir et d’y retourner l’année prochaine en étant plus serein.
L’importance accordée à l’enjeu fait vraiment partie des paramètres générateurs de stress. Et je suis tout à fait d’accord avec vous pour réaffirmer que les notes (ou notre réussite scolaire) ne définissent pas ce que nous sommes. Nous sommes bien plus que cela.
A bientôt,
Hélène
Bonjour,
J'ai vécu la même expérience que Thomas il y a quelques jours. En effet, je reprends mes études à 36 ans après plusieurs années d'interruption. Les résultats de mon premier examen sont affligeants mais étaient prévisibles. J'ai compris tout de suite que mes difficultés à gérer mon temps lors de l'examen m'empêcheraient de développer ma pensée. Le stress aidant, j'ai mis 2 heures pour lire le dossier que je devais ensuite commenter. Il ne me restait plus qu'une heure pour répondre aux questions de cours. Bien entendu je n'ai approfondi aucun des concepts que j'étais sensée pourtant connaitre et que j'avais pourtant bien appris et compris surtout. Résultat ? : la plus mauvaise note de la classe, 7,5/20. Commentaire de la prof : "Problème de gestion de temps?".
C'est cet échec qui m'a poussée à venir sur ce site. Je n'avais encore jamais eu de ma vie la plus mauvaise note en cours (hormis les maths au lycée mais je m'en étais fait une raison à l'époque), j'étais terriblement humiliée et surtout fâchée du décalage entre ce que je savais et ce que j'avais été capable de restituer. Je cumule par ailleurs d'autres handicaps dont celui d'être perfectionniste, de vouloir toujours approfondir un cours quitte à me disperser et d'avoir du mal à réfléchir dans un cadre de temps limité. Je réfléchis vite et par association d'idées mais dés que ma réflexion est soumise à une contrainte, notamment temporelle, je bloque complètement. Mon stress s'en trouve décuplé bien évidemment. Je me suis toujours satisfaite de notes allant de 9 à 15 (rarement plus) au cours de mes études initiales consciente de devoir apprendre à mieux gérer mon temps et à mieux canaliser ma pensée. Aujourd'hui je réagis enfin. J'espère qu'il n'est pas trop tard.
Bonjour,
Manifestement, vous avez une large marge de progression devant vous étant donné votre sérieux et votre engagement.
Effectivement, le perfectionnisme peut jouer des tours (et pousser notamment à la procrastination : ce que l’on fait n’est jamais à la hauteur de ses propres attentes, du coup, on a tendance à « s’enfermer » dans un cours ou dans une étape de résolution d’un problème, en laissant complètement de côté le reste…comme par exemple passer tout son temps à peaufiner sa compréhension du dossier alors que l’on aurait pu aisément gagner des points avec les questions de cours).
Dans une épreuve sur table, pourquoi ne commencez-vous pas par les questions qui sont les plus faciles pour vous et les plus rapides à traiter ?
Pour mieux gérer votre temps, j’aurais tendance à vous conseiller les choses suivantes :
– Commencer par lire rapidement l’ensemble du sujet : quelles sont les questions auxquelles vous êtes sûre de pouvoir répondre facilement et celles qui vont vous demander plus de temps ou de réfexion ?
– Déterminer avant même de commencer quel temps vous allez consacrer à chaque partie du sujet. Et tenez-vous y !
– Donnez-vous une méthode en trois ou quatre étapes pour traiter un sujet de réflexion (ou d’analyse de dossier). Comme cela, une fois face à l’épreuve, vous n’aurez plus à réfléchir, vous suivrez consciencieusement chacune des étapes de votre méthode. Pour chaque étape, il faudrait que vous ayez une ou deux questions auxquelles répondre. Vous pourrez ainsi plus facilement mobiliser vos connaissances.
Je vous conseille de lire l’article de ce blog intitulé « Les causes de la procrastination », je pense qu’il pourra vous aider à mieux comprendre les causes de votre stress.
Que pensez-vous de tout cela ?
Et tout cas, votre projet de reprendre des études à 36 ans est courageux et ambitieux. Je vous souhaite tous mes voeux de réussite !
A bientôt,
Hélène Weber
Bonjour,
Je viens de tomber par hasard sur votre blog et j'aime beaucoup ce que vous faites. Je me retrouve énormément dans tout ce qui est écrit dans l'article et les commentaires.
En effet, je viens t'intégrer un Master 1 de communication des organisations et j'éprouve de grandes difficultés depuis ce début d'année. Mes problèmes scolaires et familiaux me tirent vers le bas. Résultat gros burn out.
En effet, j'ai depuis toujours donné beaucoup d'importance à la réussite de mes études. Je suis perfectionniste, j'ai peur de ne pas être à la hauteur, je n'ai aucune estime de moi, je stress, etc.
Resultat je me mets une pression énorme pour tout. Je dois par exemple faire un mémoire de recherche cette année. J'ai travaillé énormément sur celui-ci, mais je me suis tellement mis la pression que ce que j'ai fait pour le moment n'est' pas du tout ce qu'attendaient mes professeurs. J'ai rencontré il y a peu mon directeur de mémoire qui m'a conseillé de prendre de la hauteur et m'a dit qu'il fallait que je recommence tout.
J'en suis donc au stade de définition d'un sujet. Et je n'y arrive pas. Je doute en permanence. Je voudrais m'intéresser à la notion d'identité. Je pensais par exemple: est ce que les étudiants qui suivent ou on suivi un programme d'échange Erasmus se ressentent plus citoyens européens ? (J'ai fait un échange erasmus l'année dernière en espagne). Mais j'ai peur de me tromper et d'être à côté de la plaque encore une fois.
Et beaucoup de personnes de ma promotion sont plus âgés que moi: plus de connaissances, plus de' expérience, etc. Je n'ai jamais été préparée à ce genre d'exercice (même si je dois faire cette année qu'un mini mémoire de 40/50p). J'ai l'impression d'être en bas d'une montagne que je n'arriverais pas à grimper.
De plus, les enseignants nous mettent une grande pression et n'aident pas forcément.
Je suis réellement perdue… De plus je doute beaucoup sur mon futur: est ce que c'est vraiment ce que je voulais faire ? "Je ne suis pas faite pour les métiers de la communication". "J'aurais préféré faire un métier manuel et ne pas rester à un bureau toute la journée", etc.
Tout cela me touche, m'attriste et me stresse énormément.
Avez vous quelques conseils ?
Je vous remercie par avance.
Léa
Bonjour Léa,
Excusez-moi d’avoir un peu tardé à répondre à votre commentaire. Je vous remercie beaucoup de partager votre vécu avec autant d’authenticité.
Vous vous posez des questions d’ordres différents : comment trouver sa place dans le cadre de ses études supérieures ? Comment répondre aux exigences scolaires et rédiger un mémoire de recherche ? Comment réguler son stress et gagner en confiance en soi ? Qui suis-je ? Qu’est-ce que je veux faire de ma vie et vais-je dans la bonne direction ?
Il me semble que vous auriez besoin d’un peu d’aide pour y voir plus clair et ne pas mettre tous ces sujets sur le même plan. C’est difficile de se concentrer et mobiliser ses ressources pour atteindre les objectifs fixés. Si en plus, vous doutez de votre orientation, cela devient vite insurmontable.
Je vous suggérerais d’aller rencontrer un psychologue en passant par la médecine universitaire (il existe des psychologues travaillant pour l’université qui peuvent vous recevoir gratuitement). Un professionnel vous aidera à faire le point et pourra vous orienter vers les bonnes ressources.
Je suis disponible si vous souhaitez échanger. Contactez-moi via le formulaire de contact du blog.
A bientôt,
Hélène