Pourquoi retourner à l'université après une période plus ou moins longue d'activité professionnelle ?
Comment retrouver les automatismes d'apprentissage que l'on n'a plus expérimentés depuis plusieurs années (lire de la théorie, mémoriser, rédiger des écrits plus ou moins longs…) ?
Comment accepter de se soumettre à nouveau aux règles du "jeu scolaire", avec son lot de notes et d'évaluations, alors que l'on s'en passe très bien depuis que l'on a quitté les bancs de l'école ?
Pourquoi et comment supporter la peur de l'échec et les notes qui ne sont pas à la hauteur de nos espérances ou de ce que l'on estime mériter ?
Comment enfin concilier le travail universitaire (préparation des examens, écrits à rédiger, cours à revoir…) avec sa vie de famille et les obligations qui vont avec ?
Francesca témoigne de sa reprise d'études en Master à l'âge de 36 ans. Un beau projet qui a pour objectif de lui permettre d'évoluer professionnellement, mais qui s'accompagne de difficultés et remises en question qui ne sont pas de tout repos :
" Disons que reprendre des études a une signification particulière pour moi : J'ai fait des études initiales de lettres italiennes dans le but d'enseigner.
Etant née bilingue, j'ai compris que je n'étais pas en mesure de transmettre une langue de la même manière que je l'avais acquise. Passer par les règles de grammaire m'était rébarbatif, d'ailleurs je détestais cette matière à l'école. Je me suis donc lancée dans la vie d'entreprise avec comme seul débouché l'assistanat.
Pour me rendre la tâche intellectuellement plus agréable j'ai visé le secteur de la presse et des médias, avec succès. Malheureusement si je reconnaissais la valeur de mon employeur, le travail qui m'était donné en retour n'était pas à la hauteur de mes capacités. Je me suis sentie sous exploitée, enfermée dans une image d'exécutante qui n'était pas la mienne.
Lentement mais sûrement je me suis inhibée intellectuellement, de toute façon à quoi bon avoir les mêmes connaissances que mes supérieurs si elles ne sont pas reconnues et qu'elles me font souffrir? Me disais-je.
Je me suis abrutie au point que l'on m'a reproché de ne pas "être là". En effet, j'étais débranchée. Mon envie de reconnaissance professionnelle et ma soif d'apprendre m'ont finalement fait réagir.
Me voilà donc en Master de communication politique et publique, pleine d'espoirs et d'enthousiasme. Les portes de la connaissance s'ouvrent à moi…enfin…jusqu'à mon premier résultat catastrophique, comme je l'ai déjà évoqué lors d'un précédent témoignage (7,5/20…la moins bonne note du groupe…).
Plusieurs facteurs ont contribué à cet échec :
– Mon perfectionnisme : j'ai tellement envie d'apprendre que j'en fais trop, je perds du temps à approfondir par des lectures annexes. Elles sont conseillées mais pas obligatoires. Cependant il est difficile de ne pas être tenté d'y recourir car avec 15 heures de cours pour certaines matières, on reste sur sa faim.
– Ma peur de l'échec : si j'échoue, mon avenir professionnel est compromis et mon estime prend un sacré coup. Tout ceci est sans doute lié à ma soif de reconnaissance évoquée plus haut.
– Mon refus de l'autorité : Mon envie d'apprendre est toujours intacte mais au fond de moi je trouve injuste qu'il faille en passer par la sanction de la note que je distingue d'une évaluation constructive permettant de progresser.
Je précise que chacune de mes notes est déterminante pour l'obtention du diplôme dans la mesure où le système d'évaluation est celui du contrôle terminal.
– Mes lacunes : Construire un plan me demande un gros effort. Difficile de circonscrire mes idées dans un cadre prédéfini d'autant qu'elles m'apparaissent tantôt immédiatement, tantôt au gré de ce que j'écris.
– Puis évidemment, il y a les choses que je pensais avoir assimilées et qui ne le sont pas ou du moins qui sont difficiles à réactiver.
– Mon type de mémoire : Grâce à des tests, je sais à présent que je possède une mémoire à la fois visuelle et kinesthésique. Les deux mémoires sont dominantes à parts égales. Je m'approprie une information en la visualisant et en la ressentant. Or si lors de l'examen je visualise un partie des informations, le stress et le temps imparti m'empêchent de me connecter à mon ressenti et de construire une analyse pertinente (je comprends donc la nécessité de construire des blocs d'idées en me posant les bonnes questions en amont).
Cette difficulté sera moins présente lorsque je devrai rendre un dossier, il faudra alors que je me méfie de madame procrastination.
– Le contexte : je suis globalement dans une section agréable mais étant peu nombreux, il m'est difficile de me concentrer sur mon objectif sans devoir en rendre compte aux autres.
Paradoxalement un peu plus d'anonymat m'aurait mieux aidée à assumer ce premier échec.
Lors de mes études initiales l'anonymat pouvait être pesant, toutefois personne ne venait me demander ma note et se comparer à moi.
Dans ma formation continue, j'ai bien tenté de dissimuler mes résultats, hélas mes camarades sont venus me poser la question. Peu de temps après, j'ai vu s'installer des jeux de pouvoir. Ceux qui avaient obtenu les meilleures notes se sont regroupés et n'ont plus hésité à interrompre les prises de parole des moins bons élèves. Ils étaient légitimés par leurs résultats. Dommage, car j'ai tendance à participer beaucoup.
Evidemment ce nouveau climat de compétition me pèse. Je suis là pour fournir un travail personnel, évoluer au gré de mes erreurs (même si je n'ai pas trop droit à l'échec) et n'en rendre compte qu'à moi même. Malgré ce nouveau climat de compétition un peu fastidieux l'entente est bonne entre nous ainsi qu'avec les professeurs. Ils sont conscients des difficultés que cela comporte de reprendre des études tardivement et nous invitent à puiser dans nos expériences professionnelles pour alimenter la réflexion sur des sujets que nous connaissons de manière intuitive ayant tous déjà gravité de près ou de loin dans les secteurs de la communication.
Ce n'est pas anodin de reprendre des études tardivement. Il est certain que dans mon cas personnel, le monde de l'entreprise, à travers ses tâches répétitives et pas toujours exaltantes, a fini par favoriser une certaine inhibition intellectuelle. Bien que peu confiants sur l'acquisition des savoirs et sur la méthodologie à suivre, mes camarades de classe ayant exercé en tant que cadres et dont l'actuelle profession les stimule ont davantage d'assurance dans leurs arguments. Ils ont l'habitude d'être reconnus dans leur travail.
Il est clair que, pour ma part, je vais devoir mettre de côté mon envie de reconnaissance qui me pousse sans aucun doute à la procrastination (perfectionnisme, peur de l'échec et refus de l'autorité), retrouver des réflexes méthodologiques, apprendre à travailler avec mon type de mémoire et faire abstraction de la compétition que je détestais tant en entreprise.
Concernant les contraintes familiales j'ai de la chance. Bien qu'étant en couple, je n'ai pas d'enfants et ne vis pas avec mon partenaire.
Ma semaine est organisée en deux parties : celle dédiée aux études, s'étalant du lundi au jeudi (chez moi) et celle de la vie de couple (chez lui), les autres jours. Ces derniers temps, il m'est arrivé de rester de manière prolongée chez mon partenaire, il a donc fallu aménager mon temps d'études différemment en lui spécifiant mon besoin d'isolement. On culpabilise un peu, dans ces moments là, de ne pas pouvoir accorder toute son attention à celui que l'on aime mais on relativise aussi. On réalise à quel point il aurait été été difficile de gérer des enfants en plus. J'admire celles qui y parviennent."
Reprendre des études après une période d'activité professionnelle est une expérience singulière.
Bien souvent, l'expérience scolaire que l'on a eue en formation initiale revient au galot : quelles étaient alors notre rapport aux études ? Sommes-nous passés par des périodes de doute et de remise en question ? Avons-nous essuyé des remarques désagréables de la part de nos enseignants ? Avons-nous le sentiment d'avoir "réussi" ?
Mais ce retour sur les bancs de l'école possède également ses propres enjeux : on n'a pas la même vie ni les mêmes obligations à 18 ans, 30 ans ou 50 ans.
Nous avons également l'impression que nos "capacités intellectuelles" ne sont plus les mêmes : allons-nous être capable de rédiger un mémoire de 80 pages ? Pouvons-nous encore mémoriser les informations aussi facilement ? Notre expérience va-t-elle nous servir, être reconnue ou compenser ce que nous ne savons plus ou pensons ne plus savoir faire ?
Francesca a accepté de témoigner afin de partager son exérience avec d'autres internautes.
Et vous ?
Que vous soyez en formation continue ou initiale, rencontrez-vous les mêmes difficultés que Francesca ?
En rencontrez-vous d'autres ?
Comment les avez-vous dépassées ?
Quels conseils donneriez-vous ?
bien-sur ce n'est jamais trop tard pour revenir a ses etudes il ny'a pas un age prècis pour etre etudiant merci pour cete inspiration.
Bonjour, je suis depuis le mois de septembre une formation de 3 ans de comptable, j'ai bientôt 50 ans et je ne regrette pas de m'être lancé ce défi. j'ai travaillé pendant 15 ans comme aide-comptable sans diplôme et retrouver un travail est maintenant une vraie galère. Mes enfants sont grands, donc les obligations familiales réduites et je suis fière de mon parcours depuis dix mois, pourtant refaire des maths, de la statistique et étudier du droit n'est pas facile mais en étant obstiné et en travaillant un peu plus que les plus jeunes, on peut y arriver. bonne continuation
Christine
Bonjour, je viens également de retourner sur les bancs de la fac pour un master SG. et je suis en train de préparer mon premier partiel. Je n'ai pas encore eu de résultats mais me sens déjà laisée par les autres camarades de classe … s'instaure une certaine compétition et de plus en plus de clan, parmi les meilleurs et les moins bons
moi qui suis très sensible à ce que pensent les autres, c'est difficile à vivre au quotitien.
De plus vient s'ajouter la peur de l'échec.. comment retourner au boulot sur si je râte la clé de mon avenir professionnel …
mais baissons par les bras !!
Bonjour,
Par l’intermédiaire de ce blog, je suis régulièrement en contact avec des étudiants adultes qui rencontrent les mêmes difficultés que les vôtres : de la compétition, du stress (lié à la peur d’échouer, qui n’est pas le même que lorsque l’on est en formation initiale…quoique).
Il faut beaucoup de courage et de détermination pour reprendre des études à l’âge adulte.
N’oubliez pas que vous avez une expérience que les plus jeunes n’ont pas, et que votre valeur n’est pas équivalete aux notes que vous obtenez (vous être bien plus que cela).
Je vous souhaite le meilleur et je vous envoie plein d’ondes positives pour réussir votre projet,
Hélène
bonjour Helene,
Merci poue ces gentilles paroles, il est effectivement difficile de repprendre…on ne sait pas si on va reussir et dans le cas contraire , comment allons nous nous positionner dans notre vie
bises
Mary
Bonjour, je vous félicite pour votre parcous;
J'ai 33 ans, je voudrais reprendre un master en traduction. Je pense que pour cela je ne pourrai pas travailler en même temps. Comment avez-vous fait financièrement?
Je n'attends que la réponse à cette question pour pouvoir me lancer.
J'ai choisi la facilité il y a 10 ans avec un graduat en secrétariat de direction option langues… Inutile de vous dire que je m'en mords les doigts….
Merci
Bien à vous
Bonjour,
Je suis tombée sur cet article qui pourrapeut-être vous donner des pistes :
http://www.say-yess.com/2015/9355/reconversion-et-finances-comment-changer-de-job-avec-peu-de-moyens/
A bientôt,
Hélène
bonjour,j'ai repris mes études en M1 de psycho et je rencontre les mêmes difficultées que Francesca…je cumule les échecs(3ue validées/8 à 12,25/12.5/13.5) et absences aux examens,et suis dans l'incapacité d'élaborer un mémoire malgré les tentatives avortées depuis 4ans…pourtant ce métier je l'aime…mes stages ne font que conforter mon choix.J'ai conscience que les échecs répétés et fuites renforcent mon blocage initial à chaque fois et je ne sais plus quoi faire..les enjeux sont tellement importants pour moi…j'ai besoin d'aide
Bonjour,
Je peux bien sûr vous donner des pistes concernant la méthode. Mais ne pensez-vous pas qu’il serait plus adapté de parler de vos difficultés à un psychologue ?
Je me rends bien compte que ce n’est pas une démarche facile. Peut-être même l’avez-vous déjà entreprise si vous êtes en études de psycho, mais selon mon expérience, c’est vraiment celle qui donne les meilleurs résultats.
Vous pouvez utiliser le formulaire de contact pour me joindre directement.
A bientôt,
Hélène
Bonjour à tous,
J'ai repris un cycle d'étude il y a 4 ans et c'est vrai que c'est très difficile mais il ne faut pas se décourager et surtout se sous estimer, bien sur on n'a plus les mêmes facilités que les jeunes étudiants mais croyer moi les mécanismes se mettent en place petit à petit il ne faut pas se décourager car dans ce cas notre énérgie sera concentrée sur nos émotions et non sur nos études.
Pour infos j'ai 49 ans, j'ai repris un cycle de diplome de management, puis de contrôle de gestion, un master de recherche et j'entame un doctorat et je me suis même amusé a passer un diplôme de chinois. Alors n'apréhendez pas, foncez ? Vous risquez quoi ? Par contre si vous le ne faites pas vous aurez des regrets pour longtemps. Les difficultés sont souent liées à une remise en question on croit savoir…ON PENSE QUE…Il faut aborder avec humilité, on nous enseigne une connaissance, il faut accepter cet enseignement sans le remettre en question et c'est une fois qu'il est acquis (et que l'on a pu le retranscrire par la réussite à l'examen) que l'on peut en faire une critique positive ou négative. C'est mon avis et je peux comprendre qu'il ne soit pas partagé par tous.
JM
Bonjour,
Votre parcours est très inspirant !
A bientôt,
Hélène
Merci de votre témoignage. Ça encourage!
Merci pour ce magnifique témoignage
Bonjour
Est ce que vous pouvez m’aider en me donnant quelques informations
J’ai 38 ans et après 16 ans d’arrêt je veux reprendre mes études je sens que je ne vaut rien avec le diplôme que j’ai.
Bien cordialement
Bonjour,
J’ai l’impression que la première question à laquelle vous devez répondre est la suivante : avez-vous besoin d’apprendre de nouvelles choses ou de mieux valoriser ce que vous savez déjà ou avez appris au cours de vos années d’expérience professionnelle ?
Connaissez-vous le validation des Acquis de l’Expérience ?
A bientôt,
Hélène
Bonjour,
Je tenais à faire part de mon expérience en ce qui concerne la reprised 'études. J'ai repris mes études l'an dernier en MAster 1 en sciences de l'éducation : j'ai été passionnée par ce que j'ai appris, cette reprise d'étude m'a aidé à travailler autrement , à être plus efficace et plus méthodique , ce qui n'était pas mon cas lorsquej'étais étudiante.Cela a été une "révélation" , je m'inscris donc cette année en master 2. Je ne sais pas où cela va me mener bien que l'objectif final de cette reprise d'études tend vers une évolution professionnelle dont je ne connais pas encore les tenants et aboutissants.
Bonjour,
Je vous remercie pour votre témoignage.
Je vous souhaite beaucoup de plaisir dans le cadre de cette nouvelle année qui débute.
A bientôt,
Hélène
Quelles sont vos leçons apprise suite a ce changement ?? Si vous auriez a retournez en arriere, qu'est-ce que vous feriez de differenment et pourquoi ??? 😉 Jai un travail de session a faire sur un sujet semblable (je dois interroger des gens) et je suis curieuse de savoir vos opinions face a votre retour au etudes 🙂
Bonjour à tous !
Je suis actuellement en activité salariée depuis bientôt 4 ans dans la même entreprise. Je m'ennuie dans mon travail et il n'y a aucune reconnaissance de notre travail. Je n'ai plus envie d'aller bosser. J'envisageais de reprendre des études, la psychologie m'attire, mais ayant déjà eu une expérience à la fac où je me suis laissée aller et où c'était plus une année sabbatique, le manque de structure peut-être, j'ai peur de faire une erreur. Je précise que j'ai un bts assistant de gestion pme pmi. J'ai fait ce diplôme car je ne savais pas quoi faire, à la base je me tournais plus vers le dessin et l'art, mais l'école que je voulais faire coûtait très chère, du coup je me suis rabattue sur ça. Que me conseillez vous car je vais me faire une maison, et financièrement je ne sais pas si Ca va passer, quel serait mon les aides auxquelles je peux prétendre.
Bonjour,
Vous mettez parfaitement en évidence le conflit qui existe entre les contraintes de la vie et le besoin de se réaliser : besoin de sécurité, besoin de liberté, besoin de donner du sens.
Comment concilier tout cela ?
Vous avez des envies, vous avez des idées, vous avez de l’expérience.
Poursuivez votre recherche : allez dans un Centre d’Information et d’Orientation et prenez rendez-vous avec un conseiller.
Identifiez les études, les secteurs d’activité et les métiers qui vous intéresseraient. Rencontrez des gens qui exercent déjà des métiers qui vous tentent et posez-leur toutes vos questions.
Lisez « Trouver son élément » de Ken Robinson.
Commencez par faire un petit peu de place à vos rêves et à vos envies dans votre quotidien (dès aujourd’hui). C’est petit à petit que tout cela va se mettre en place.
A bientôt,
Hélène
bonjour
moi aussi je suis entrain de vivre cette expérience ,actuellement je reprend mes études après 11 ans de vie professionnelle dans des défirent domaines ,jai choisi université française pour la reprise de mes études en droit c’est un défit qui a besoin volonté et beaucoup de motivation..
certe je trouve plusieurs obstacle et contrainte mais malgré tous ca je bosse encore et encore.