J'accompagne actuellement une étudiante qui s'est engagée dans un cursus de psychologie par correspondance.
C'est compliqué, parce qu'elle doit se motiver à travail sans aller en cours, sans pouvoir poser ses questions directement aux enseignants et parce qu'elle a une liste qui lui semble interminable de chapitres de bouquins à assimiler et qu'elle ne sait pas comment s'y prendre.
Comment assimiler un livre de plus de 580 pages ?
Par où commencer quand on ne comprend rien ?
Comment dépasser cette impression que l'on n'arrivera jamais à bout du travail demandé ?
Il y aurait beaucoup de choses à présenter pour répondre à ces trois questions.
Voici les points que je ne vais pas développer :
1- Planifier son travail (et ses loisirs) sur la semaine et sur le semestre (cours, loisirs, travail personnel, examens à passer, travaux à rendre)
2- Connaître les modalités d'évaluation dans chaque matière (nombre d'examens, dates, contenu, types d'exercice ou de question)
3- Déterminer les conditions de travail qui nous permettent d'être efficace ( où ? quand ? avec qui ?)
4- Prendre soin de son corps et de son coeur (alimentation, sommeil, amis, activités de détente…)
Voici maintenant de quoi je vais parler :
Lorsque l'étudiante que j'accompagne m'a expliqué qu'elle avait d'énormes livres de 600 pages à ingurgiter, j'avais beau avoir des idées précises concernant la manière de s'y prendre, cela restait bien théorique.
Je vous avoue ici qu'ayant découvert la méthode du mind mapping depuis seulement un an et demi, je l'ai utilisée essentiellement pour résumer des livres ou préparer des cours. Que se passe-t-il donc concrètement quand on réalise une mind map dans le but d'apprendre un contenu ? Eh bien je ne l'avais jamais expérimenté.
J'ai donc décidé de m'atteler moi-même à l'un des gros manuels de 600 pages pour voir ce que cela donnait…
Et voici la mind map que j'ai réalisée en étudiant le sommaire du manuel intitulé "Psychologie cognitive" :
1- J'ai lu le sommaire : il faisait lui-même plus de 6 pages. Je l'ai donc imprimé (le faire défiler sur mon écran d'ordinateur ne me permettait pas d'avoir une vue d'ensemble).
2- Je me suis dit que j'allais détailler autant que possible, en fonction de ce que me permettrait ma feuille en format A4.
3- Je me suis munie de stylos de couleurs différentes et agréables.
4- J'ai délibérément choisi de réaliser des mind maps à la main, pour stimuler ma mémoire kinesthésique (mémoire du geste, implication du corps) et pour être sûre de respecter le format A4.
5- TRES IMPORTANT : je ne me suis pas arrêtée quand je rencontrais des termes que je ne comprenais pas. Je les copiais en me disant qu'ils seraient définis quand j'attaquerais le texte.
Que s'est-il passé ?
Tout d'abord, le fait de prendre du temps à écrire, à choisir mes couleurs et à colorier a rendu cet exercice agréable. J'ai pris mon temps pour réaliser une mind map que j'aurais envie de relire plus tard.
Pendant que je coloriais, je pensais aux mots que je venais d'écrire : petit à petit, la structure de l'ouvrage s'organisait dans ma tête.
Voir l'ensemble de mon livre de 600 pages "tenir" sur une page m'a rassuré : il n'était plus si impressionnant.
Après avoir réalisé ma première mind map, j'y ai souvent repensé : je revoyais les couleurs, la structure et repensais aux termes dont je ne connaissais pas encore la définition. Progressivement, j'ai nourri l'envie de poursuivre le travail amorcé. J'avais envie de répondre aux questions qui commençaient à émerger dans ma tête.
Le lendemain, mon étudiante m'a informée que je m'étais trompée, qu'elle n'avait pas l'ensemble du livre de 600 pages à assimiler, mais seulement deux chapitres.
C'est tout ? me suis-je dit.
J'ai donc repris un autre document qu'elle m'avait envoyé et j'ai réalisé les deux mind maps suivantes (struture globale du document, puis mind map plus détaillée de l'introduction) :
Cette fois aussi, j'ai pris plaisir à choisir mes couleurs et à prendre le temps de colorier mes titres.
Pour l'introduction, j'ai lu le texte intégralement et sélectionné les mots-clés du texte.
J'ai ensuite discuté avec mon étudiante pour faire émerger ce que nous avions compris l'une et l'autre du contenu :
– j'ai reformulé ce que j'avais compris à partir de ma mind map.
– si je n'étais pas parvenue à restituer efficacement le contenu, je savais qu'il m'aurait fallu revenir au texte intégral pour compléter mes informations.
Cette technique permet une assimilation progressive des contenus les plus denses et complexes.
Appréhender la structure (plan, titres, sous-titres) permet ensuite de "ranger" les nouvelles informations plus détaillées plus facilement parce que vous avez des "espaces de stockage" prêts à les recevoir.
Et vous, que cela vous apporte-t-il de faire des mind maps ?