Comprendre le monde à travers les histoires que l'on nous raconte et celles que l'on s'invente. Pour le meilleur et pour le pire…
Voici un livre de Nancy Houston, L'espèce fabulatrice, qui interroge cette façon que nous avons de construire notre réalité.
Regardez ensuite une vidéo où Chimamanda Ngozi Adichie évoque les mêmes idées d'une autre manière, en donnant de multiples exemples concrets.
Découvrez enfin une illustration concrète du phénomène : variation entre le monde tel que nous l'imaginons et ce qu'il en est en réalité…
"L'identité nous vient des histoires, des récits, fictions diverses qui nous sont inculqués au cours de notre prime jeunesse".
"Le penchant inné de notre cerveau pour la narrativité, sciemment exploité depuis toujours par les Eglises, l'est de plus en plus par les médias, les partis politiques, les grandes entreprises et l'institution militaire. Cela s'appelle, en anglais, le storytelling. Les faits parlent, dit un cynique spécialiste de la chose, mais les histoires font vendre."
"Etre civilisé, c'est reconnaître l'identité comme une construction, s'intéresser à mille textes et, par là, apprendre à s'identifier à des êtres qui ne nous ressemblent pas."
"Notre imagination supplée à notre fragilité."
"Notre cerveau est une machine fabuleuse… qui nous prédispose à fabuler, pour le meilleur et pour le pire. Il nous fournit les histoires dont nous avons besoin pour justifier nos actes."
J'ai eu une très grande émotion en écoutant Chimamanda Ngozi Adichie, une réalité m'est apparue que je ne percevais pas à ce point. J'ai passé 20 ans de ma vie dans une maison d'édition et de presse, je connais la responsabilité de la transmission de texte mais cette illustration est beaucoup plus convaincante. C'est effectivement la même chose avec les hommes femmes et ados que l'on cotoie, nous sommes "pluriel" et c''est à chacun d'entre nous qu'il appartient de mettre en relief notre personnalité. ensuite notre Kaléidoscope est visible par qui veut bien le lire. Ce que dit cette vidéo, c'est également que l'on peut se construire à partir de ce que l'on n'est pas. Comme cette enfant nigérianne Chimamanda qui se constuit à travers sa fabulation d'environnement américain. L'image qu'elle a d'elle même n'est pas conforme à la réalité. Il est curieux de voir dans le même genre comment le communautarisme réduit les personnes à une identité unique. Pour l'orientation des jeunes, il est très important de ne pas réduire l'ado à ce que les autres perçoivent, il est multiple et il se doit de le découvrir. C'est pour cette raison que l'orientation est pour moi le moment d'une seconde naissance, une naissance que l'on se construit. Bravo pour cette vidéo magnifique et ce moment d'émotion