Sylvie Raspail est psychosociologue et graphologue. Elle accompagne des enfants, des adolescents et des adultes pour les aider à prendre conscience de leurs talents, de leurs valeurs et de leurs aspirations pour se projeter dans l'avenir.
Sur mon invitation, elle a accepté de venir ici présenter sa démarche d'accompagnement.
Sylvie RASPAIL
Son site internet : Plumarcencielle.fr
Amoureuse depuis toujours de l’écriture, je me suis formée à la fois en tant que psycho-sociologue & graphologue. J’ai exercé durant 25 ans divers métiers dans le développement des RH en entreprise.
Puis j’ai décidé de mettre à profit mon expérience pour aider des enfants, des jeunes et des adultes en difficulté, par le biais de l’écriture, ou dans le cadre de l’élaboration de leurs projets d’avenir.
J’ai suivi une formation en graphothérapie, qui est une approche plurielle intéressante. Après l’obtention du certificat, j’ai ouvert mon cabinet à Voiron, près de Grenoble en Isère. Je suis Membre de l’Association des Graphothérapeutes Approche Multiple Européenne.
En ce qui concerne l’accompagnement au projet d’orientation des jeunes et des adultes, ceux qui me consultent sont souvent dans une situation de blocage liée au fait qu’ils n’arrivent pas ou plus à se projeter dans un métier, une formation ou leur travail.
Ils ne parviennent pas à formuler des vœux d’orientation (collège, lycée et plus) ou bien ils ont l’impression de ne pas avoir d’avenir professionnel. Cette situation génère un mal-être qui entrave toute énergie et projection vers l’avenir.
De ce fait, ils peuvent être en souffrance psychique et le désinvestissement dans les études ou le travail est alors fréquent. L’échec scolaire est au bout du chemin… Les comportements et l’humeur changent et de nombreux troubles font leur lit sur un terrain miné par les doutes et les questions sans réponse.
Il s’agit alors de trouver un moyen de mieux faire circuler l’énergie motrice paralysée par les incertitudes.
Et puis, il y a toutes les injonctions et sentences qui plombent le moral des jeunes… "de mon temps, on travaillait", "de mon temps, on ne se posait pas toutes ces questions", "tu es un fainéant"…
Bref, avec un discours négatif portant sur les défauts réels ou décrétés, ou bien des comparaisons stériles, on n’obtient guère de résultats. On abreuve les jeunes de discours négatifs, on se focalise sur leurs défauts au lieu de les aider à se connaître, à s’appuyer sur leurs forces et leurs talents. On parle depuis peu d’éducation bienveillante, il est temps de s’y mettre pour de bon.
Je suis une adepte de la Logothérapie de Viktor Frankl qui se base sur la recherche du sens. Car donner un sens à sa vie est essentiel pour avoir envie de la vivre. Frankl écrit : « Ce dont l’humain a besoin, ce n’est pas de vivre sans tension, mais de tendre vers un but valable, de réaliser une mission librement choisie ».
Toute ma vie, j’ai été guidée par mon besoin de comprendre les autres et de les aider à comprendre leurs motivations et découvrir leur carburant.
La prise de conscience de qui on est, de son unicité, de ce qu’on peut faire avec ses talents en s’appuyant sur ses valeurs, tout en ayant conscience du carburant à mettre dans son moteur (motivation) est en général vécue comme un moment magique par le jeune. Il s’agit de l’engager à s’appuyer sur ses points forts.
Souvent, les parents notent une implication plus forte dans la vie scolaire ou familiale, un changement d’attitude. C’est ce que je cherche à provoquer car ensuite, les changements s’enchaînent naturellement.
Ce qui m’importe aussi c’est d’adapter la démarche à la problématique et à la vitesse de réaction du jeune car « rien ne sert de courir, il faut partir à point ». C’est à lui de déclencher le fameux déclic. Il en est de même en graphothérapie : lorsqu’ils ont décidé eux-mêmes d’évoluer, les enfants progressent très vite.
Le fait d’autonomiser les jeunes dans ce travail les autorise à adopter une parole sans inhibition. Mais la confiance doit être établie et c’est cela qui m’importe dès les premiers contacts. Je vais donc vous présenter les différentes étapes de la démarche que j’ai mise en place pour faire émerger cette énergie.
En général, ce sont les parents qui m’appellent en 1er et cet entretien téléphonique permet de cerner la problématique puis de présenter la démarche que je propose.
Ensuite, je communique au téléphone avec le jeune concerné pour lui préciser le déroulement et les consignes, répondre à ses questions. Le jeune m’adresse une lettre manuscrite sur papier blanc non ligné, rédigée avec son stylo préféré, sans la recopier, et rédige lui-même son enveloppe et poste son courrier.
L’analyse graphologique se fait donc à l’aveugle afin de ne pas être influencé par la rencontre. Mon objectif est de rester la plus objective possible pour déduire les ressorts du fonctionnement du jeune. Car ces ressorts vont avoir un impact sur son activité, sa sociabilité, sa vie intellectuelle, son humeur, et donc les goûts et centres d’intérêt qui l’attirent. Je cherche ce qui le motive.
Ensuite, je rencontre au cabinet le jeune et au moins l’un de ses parents qui aura au préalable complété un questionnaire d’anamnèse. Cet entretien permet de prendre le temps de faire connaissance et d’aborder les moments clés de la vie du patient et de son développement psychique et moteur.
Ensuite, je restitue et nous commentons l’analyse graphologique faite au préalable.
Enfin, le jeune et ses parents décident ou non de poursuivre la démarche ou réfléchissent avant de me recontacter.
Souvent au cours de cette première prise de contact, le récit des événements autour de la vie du patient, notamment, les circonstances de sa conception ou de sa naissance, provoque des réactions émotionnelles assez fortes surtout si certains faits sont abordés pour la première fois. Car c’est souvent dans des souffrances non dites que résident les blocages.
Par exemple, lors de la rencontre avec un jeune dont l’écriture manifestait une difficulté forte à s’engager, avant que je ne lise l’analyse, sa maman raconte la difficulté à s’engager de son bébé lors de l’accouchement. Elle valide ainsi l’hypothèse que j’avais faite et qui explique les blocages de toute initiative. Le problème n’est pas résolu mais une lumière s’allume !
Je rencontre aussi fréquemment des jeunes pour lesquels une forte suspicion de précocité est posée. Ils se débattent tant bien que mal avec leurs fonctionnements décalés par rapport à la norme et étouffent leurs spécificités pour rentrer dans une norme moins coûteuse !
Si la décision de poursuivre l’aventure est prise, nous fixons un premier rendez-vous en tête à tête où pendant une heure, nous allons aborder l’image que le patient a de lui-même. Nous poursuivons cette démarche pendant 2 à 3 séances pour formaliser ce qui compte vraiment pour lui. Je m’appuie sur une démarche d’interview très ouverte pour évoquer ses qualités, talents, goûts, valeurs, rêves et désirs.
Des travaux inter-sessions lui permettent de creuser certains points avec son entourage : notamment un audit social, un carnet de détective mais aussi de nombreux outils classiques du bilan de compétences que j'ai adaptés. Nous réfléchissons ensemble sur leur méthode de travail et les améliorations qu’il pourrait envisager à ce sujet. Je m’appuie aussi sur les travaux d’Hélène Weber, Psycho-sociologue et formatrice qu’elle diffuse sur son site Donnez du Sens à vos Etudes, un site très riche sur tous les plans pour les jeunes.
Puis, ce travail est mis en poster par le jeune qui l’emporte chez lui. Il peut s’y référer régulièrement pour renforcer une image positive de lui-même.
Après ces quelques séances d’introspection, la durée dépendant des problématiques et des blocages éventuels, le jeune parvient à formuler des idées et les creuse afin de vérifier leur faisabilité et les moyens d’y parvenir pour les transformer en projets.
J’utilise les outils et m’appuie sur les sites internet de l’ONISEP, de Pôle Emploi (ROME) ou de l’Apec pour la présentation complète des métiers et leur richesse d’infos ainsi que ceux des centres de formation ou écoles.
Parfois, un test RIASEC peut être passé. Basé sur la typologie de Holland, il permet d’établir le profil dominant de l’individu : RIASEC est l’abréviation de Réaliste, Investigateur, Artiste, Social, Entreprenant, Conventionnel. Ces profils combinés ouvrent des pistes sur de nombreux métiers et ne sont pas trop cloisonnés.
L’objectif est de rendre curieux les jeunes détectives, de les autonomiser dans leurs recherches et de les stimuler pour aller chercher dans leur CIO par exemple, toutes les informations utiles, rencontrer des adultes référents ou enquêter sur les métiers. Il s’agit de réveiller leur curiosité et leur donner de la méthode pour chercher… et trouver !
Lorsque le jeune a trouvé LE projet, il le présente seul à ses parents après l’avoir préparé au cabinet de façon claire et étayée, ou bien en séance, s’il a besoin d’un tiers. La plupart du temps, ce sont des projets issus de leurs désirs profonds, voire de jeune enfant, désirs qu’il n’osent pas formuler, les ayant censurés pour une raison ou une autre, la plupart du temps une auto-inhibition sur un malentendu, ou un manque de confiance en soi.
Et vous, vous souvenez-vous de ce que vous vouliez faire plus grand lorsque vous étiez un enfant ? Le faites-vous aujourd’hui ? Peut-être que la vie vous aura emmené sur des chemins de traverse. Si vous vous posez des questions à ce sujet, vous pouvez lire « Maintenant ou jamais » de Christophe Fauré qui aborde la crise du milieu de vie avec pertinence.
Fréquemment, je les accompagne ensuite pour rédiger leur cv, lettre de candidature dans les écoles ou pour le premier job. Tout ce travail se fait en séances mais je suis aussi disponible pour eux par mail, sms ou téléphone en cas de besoin. Je leur fais parvenir des informations entre les sessions si je découvre quelque chose qui peut les intéresser- je les mets en lien avec des professionnels ou entre eux parfois. L’idée est d’activer leur fonctionnement en mode projet et en relation ! Et souvent, ils reviennent vers moi pour me tenir informée ou demander un conseil pour une démarche à entreprendre.
Evidemment, si j’identifie une trop forte souffrance et que je ne peux pas la gérer, j’engage le jeune en accord avec sa famille à consulter un spécialiste du stress ou un thérapeute qui approfondira avec lui les problématiques psychiques. Je travaille aussi en réseau avec d'autres professionnels.
Je me rappelle du cas d’un jeune homme qui voulait devenir coiffeur et dont les parents n’étaient pas d’accord, du fait de toutes les représentations négatives qu’ils s’en faisaient. L’ensemble du travail démontrait ses talents dans ce domaine et sa forte motivation. Il a réussi à les convaincre et après avoir réussi ses études, il a ouvert un salon et créé une chaîne de coiffure ! Il est devenu un véritable chef d’entreprise grâce à sa forte motivation.
Lorsque les jeunes m’appellent ou m’envoient un message pour me dire « j’ai obtenu l’école que je souhaitais ou j’ai eu mon bac », et certains avec mention, alors qu’au départ du parcours, le pronostic n’était pas très bon, je sais que ce sont eux qui ont mis en œuvre leur potentiel, mais je me sens récompensée de les avoir guidés.
Dans le maquis des métiers, chercher en étant accompagné est un atout. Je m’attache à mener cet accompagnement dans le plus grand respect du jeune et de ses parents, avec beaucoup de bienveillance.
Donnez de l’élan à votre écriture et de la réalité à vos projets !
Merci Hélène !