J’aimerais attirer votre attention sur la différence entre une recette et une méthode en utilisant une parabole culinaire. J’ai toujours beaucoup aimé cuisiner (et manger le fruit de mes réalisations). Pour autant, j’ai souvent été tiraillée entre le besoin de temps nécessaire à la préparation et l’envie de passer le plus rapidement possible à la dégustation.
Le lecteur qui a déjà réalisé lui-même une tarte connaît ce dilemme qui me taraude lorsque je m’y attelle : acheter la pâte toute prête ou la faire moi-même ? Laisser reposer la pâte au réfrigérateur avant de l’étaler ou la faire entrer coûte que coûte dans le moule immédiatement, même si cela revient à raccommoder pendant de longues minutes les lambeaux qui se désagrègent à mesure que vous transvasez votre rond de pâte abaissée vers votre moule ?
Ma gourmandise avait raison de ces « temps d’attente » que je jugeais toujours trop longs et trop nombreux (après avoir mélangé les ingrédients, après avoir froncé le moule…). Je dois reconnaître que mes tartes n’avaient alors jamais la même allure que celles que j’admirais dans la vitrine de mes pâtissiers préférés. Comment s’y prenaient-ils pour obtenir un résultat aussi esthétique ? Eh bien, ils patientaient.
Tout pâtissier averti vous le dira : la pâtisserie est une affaire de précision. S’il fallait laisser la pâte reposer au réfrigérateur, c’est parce qu’elle regagnait ainsi en élasticité. De fait, on évitait les bulles d’air et les craquellements. Le beurre reprenait également de la densité en refroidissant. Et la pâte cuisait sans s’affaisser lors de l’enfournement, et l’on obtenait une tarte dont les bords restaient bien droits lors du décerclage. Une fois que j’avais compris le sens et la raison d’être de chacune de ces étapes, je n’ai plus cherché à éliminer celles qui me semblaient inutiles, fastidieuses ou trop complexes.
Beaucoup d’étudiants apprennent leurs cours en (re)faisant des exercices. Ils mémorisent les « solutions » sans chercher à comprendre le sens et la raison d’être de chacune des étapes. Ils mémorisent des recettes, car ils ne se posent aucune question.
Apprenez à transférer vos connaissances
Une recette est prisonnière du contexte dans laquelle elle est utilisée. Une méthode est transférable. Dans mon histoire de tarte, j’ai compris que la consistance des ingrédients, dépendant de leur température, avait un impact sur le temps de cuisson et le résultat final. Dorénavant, chaque fois qu’un temps de repos spécifique est indiqué dans une recette, je fais le lien avec cet apprentissage.
Réaliser des « fiches méthode » vous invite à extraire la méthode d’utilisation de vos connaissances.
Imaginons que votre cours soit un cours de bricolage. Chaque outil que vous découvrez doit être accompagné de son mode d’emploi : C’est quoi ? A quoi sert-il ? Comment l’utiliser ?
Un étudiant m’a un jour confié que réaliser des « fiches méthode » avait été pour lui une révélation. Cela lui permettait de maîtriser l’utilisation d’un outil indépendamment de l’exercice dans le cadre duquel il l’avait appréhendé. Il pensait ensuite à en faire usage à d’autres occasions et dans d’autres contextes.
Je vous présente ci-après une « fiche méthode » que j’ai réalisée sur « la technique Pomodoro[1] ». Il s’agit d’une méthode d’organisation de son temps de travail qui favorise la concentration et la planification des tâches.
[1]La technique Pomodoro a été conçue dans les années 80 par un étudiant en médecine italien du nom de Francesco Cirillo (2019).
extraire la méthode
La lutte est la condition de la vie : la vie meurt lorsque la lutte prend fin. Le cinéma https://filmstoon.tube comme sagesse