Mon année en Hypokhâgne, partie 5

Pour commencer par le commencement :

La partie 1

La partie 2

La partie 3

La partie 4

Au mois de juin dernier, j’ai eu un échange assez long avec un groupe d’étudiants concernant les principes d’évaluation et de notation en philosophie.

Je rappelle que j’enseigne en école d’ingénieur, à des étudiants tous issus de bacs scientifiques.

Le débat avait commencé à propos des principes de notation en maths et en physique. J’essayais d’expliquer combien il était important de décrypter les critères d’évaluation à partir desquels on est jugé et sortir de l’idée que certains étudiants seraient « naturellement bons », et d’autres mauvais ou pas doués. Pour la vie.

Je me risque alors à faire un parallèle : c’est comme en philo en terminale, beaucoup d’étudiants pensent qu’obtenir des notes correctes dans cette discipline relève de l’art divinatoire alors qu’en fait, les règles de l’argumentation sont particulièrement normées.

C’est là que j’entends une mouche voler.

Ils me regardent tous avec des yeux ronds, interloqués.

Et puis ils éclatent de rire : je les ai bien eus !

Non, vraiment, personne ne parviendra à leur faire avaler pareille couleuvre.

En philo, il y en a qui savent et qui sont bons, et d’autres pas. Ils le savent parfaitement. Et surtout, il n’y a aucun moyen de percer le mystère de la réussite dans cette matière.

On est bon du début à la fin de l’année. Ou pas.

Ils étaient pour leur part mauvais. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils font des maths aujourd’hui.

Comment progresser en philosophie et en français ?

Bon, j’annonce la couleur tout de suite : je ne suis absolument pas une spécialiste (Anne, si tu pouvais m’aider en laissant un commentaire sous l’article, je t’en serais TELLEMENT reconnaissante !!! Violaine aussi d’ailleurs !!!!).

Je vais pour ma part, avec toute l’humilité dont je suis capable, vous faire part de ce que j’ai compris pendant cette année d’hypokhâgne.

Donc, je commence avec un 1/20 retentissant, dans les deux matières.

Quels sont les outils qui me sont donnés en cours (il faut tout de même commencer par là…) ?

Du contenu, et des analyses…du contenu.

Autrement dit, ni méthode, ni analyse approfondie de ce qui ne va pas dans mes copies et de ce que je pourrais faire pour m’améliorer.

Une majorité des élèves de la classe maîtrise déjà « l’art de la dissertation », les profs ne vont donc pas « perdre » du temps avec les quelques-uns qui galèrent.

Je me souviens même que ma prof de français nous a un jour rendu les copies en soulignant que certains élèves de la classe avaient déjà « un style littéraire bien à eux ».

Vous imaginez ?

Ceux-là savaient disserter, et en plus, ils le faisaient « avec style »…

Soupir.

Bon. Nous sommes à Paris. Dans le 6e arrondissement. Je vais donc chez Gibert feuilleter quelques livres entre deux cours.

Et là, je tombe sur un livre intitulé Leçons particulières de culture générale d’Eric Cobast.

Il était d’occasion (mais il est toujours édité aujourd’hui…il s’agit en 2011 de la 7e édition).

Ce livre aborde tout un panel de thématiques « classiques » en philosophie (la Nature, l’Histoire, le Langage…) sans se contenter de proposer un simple exposé synthétique des auteurs et de leurs écrits. Eric Cobast a à coeur de problématiser chacun des thèmes, chacune des notions et chacune des citations mobilisés, ce qui fait de chaque chapitre un exemple concret de la manière de :

– construire une introduction,

– questionner un thème ou un sujet (et donc construire une problématique),

– argumenter et justifier son propos,

– illustrer ses idées par des exemples concrets,

– construire un plan et conclure.

Par ailleurs (oh joie !), il propose un chapitre entier consacré à « la méthode » : comment analyser un sujet et répondre aux exigences de la liste présentée ci-dessus.

Le fond et la forme

Maîtriser l’art de la dissertation (ou du commentaire de texte) et être en mesure de mobiliser des connaissances pertinentes et précises : voici les deux objectifs à poursuivre pour progresser.

J’ai donc commencé à étudier ce livre et à m’en inspirer pour construire mes devoirs.

Mais vous ne pouvez pas déconnecter le fond de la forme. Vous pouvez avoir très bien compris comment construire une dissertation, vous ne parviendrez pas à problématiser efficacement votre réflexion si vous navez pas de connaissances sur le sujet.

Je vous donne un exemple.

Sujet d’une dissertation de français : « Il y a un romancier dans chaque imbécile » (Citation issue du roman L’espoir d’André Malraux).

J’ai rempli trois copies-doubles sur ce sujet en mars 1996. Avec des citations, des analyses et une problématique qui m’ont valu un 12/20 et le commentaire suivant (de la part de la même prof qui avait levé les yeux au ciel quelques mois auparavant en me rendant mon 1/20…) : « Bon travail. Réflexion claire, bien conduite. Composition ferme et progressive, arguments bien défendus. C’est très encourageant ».

C’est un devoir que l’on devait faire chez nous. J’avais donc pris soin de lire plusieurs ouvrages sur la question du roman et de son écriture. J’avais également fait des recherches sur Malraux.

Méritais-je de telles louanges ?

Je vous avoue ici que j’avais repris des phrases entières d’un bouquin dont le développement collait parfaitement au sujet.

Je n’avais absolument pas la maturité à l’époque pour construire une argumentation personnelle. Je ne pouvais qu’analyser ce qui se faisait pour le copier ou m’en inspirer.

Aujourd’hui, je n’ai pratiquement plus de connaissances en mémoire sur les enjeux de l’écriture d’un roman en littérature (car les connaissances demandent d’être réactivées régulièrement pour rester accessibles). Je serais donc bien incapable de construire une dissertation pertinente sur le sujet.

Par contre, je pourrais rédiger tout un développement sur la manière de construire une problématique, un plan, une conclusion, rédiger un paragrpahe, introduire des exemples concrets ou articuler sa pensée à celles d’autres auteurs.

J’ai appris à le faire. Je l’ai maintenant fait de nombreuses fois (mémoires, rapports de stage, thèse de doctorat, livre…). Et je le fais encore aujourd’hui.

Se comparer aux autres ?

Je suis également allée au-devant des élèves qui avaient les meilleures notes et je leur ai demandé si je pouvais lire leur copie.

J’ai tout de suite perçu la différence entre leurs copies et les miennes.

C’était plus clair, plus précis, plus argumenté.

Le forme était au service du fond.

Je pense que gagner en compétence dans un domaine s’apprend. Il y a aura toujours des personnes qui comprendrons plus vite, qui ferons mieux que les autres ou qui auront de meilleures notes.

Par contre, progresser est à la portée de tous.

En hypokhâgne, j’ai tenté de « reproduire » ce qui était désigné comme « bon » et de me conformer aux normes que j’identifiais progressivement comme étant celles de « l’excellence ».

Les « bonnes » références

Bon, c’est bien joli un 12/20 pour un devoir maison (surtout quand on a allègrement puisé « son inspiration » dans des ouvrages judicieusement choisis…). Et en devoir sur table ?

Pour mon dernier DST, j’ai choisi le commentaire : il s’agissait d’un extrait d’Un amour de Swann de Marcel Proust.

Verdict ?

10/20 (moyenne de la classe : 8,79. C’est marqué sur ma copie que j’ai conservée…). Commentaire : « démarche claire et cohérente. Vous avez vu et analysé beaucoup des éléments importants du texte ».

Bon, c’est mieux. Mais on voit tout de suite en lisant l’introduction que mes analyses manquent encore beaucoup de précision.

Annonce du plan : « Dans un premier temps, nous verrons comment à la fois Swann et Odette jouent un rôle dans ce que l’on pourrait appeler « une comédie de l’amour »; puis, nous nous appliquerons à définir la conception de l’amour qui est donnée ici; enfin, quel est le rapport au temps de ce passage dans Un amour de Swann« .

Dans la mesure où j’ai écrit ça il y a maintenant 16 ans, je me permets d’être très critique à mes dépens.

Vous pouvez remarquer l’usage du « nous » académique. J’ai appris que c’était une manière de souligner que l’on ne pensait pas tout seul, et qu’il s’agissait donc de soi accompagné de toutes les références citées (ou pas) qui étaient en mesure de proposer ledit plan…

Aujourd’hui, le « nous » m’apparaît bien lourd…

Vous remarquerez également que ma dernière phrase n’est pas grammaticalement correcte…et que globalement, mon « style » est très (TRES) laborieux.

Enfin, et surtout, à l’exception peut-être de la première partie, ce que j’annonce comme développement est très vague : « la définition de la conception de l’amour », « le rapport au temps ». Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ?

Lorsque l’on n’a aucune idée ou connaissance sur la question, je ne vois pas d’autres moyens de progresser dans le domaine de l’analyse et de la problématisation de sa pensée que d’aller voir ce que « les autres » font ou ont fait.

Inspirez-vous pour ce faire de Pablo Picasso : il a d’abord appris à maîtriser les techniques de tous les peintres de son temps. C’est en copiant leurs oeuvres, qu’il a su d’ailleurs reproduire à la perfection, qu’il a gagné en savoir-faire. Ce n’est qu’ensuite qu’il a développé son propre style pour devenir le génie que l’on sait.

Aujourd’hui, certains pensent en voyant ses toiles ou ses dessins « qu’il ne savait pas dessiner » (sic). Il était au contraire capable de dessiner à peu près tout et n’importe quoi, avec une fidélité à la réalité exemplaire.

Progresser semble ainsi nécessiter trois étapes :

– Décrypter les « normes d’excellence » ou les techniques (de base et avancées) de la discipline,

– Apprendre à les maîtriser et être capable de les reproduire,

– Inventer sa propre voie (et une pensée personnelle) dans le domaine…

J’ajouterai une dernière anecdote concernant les citations ou les références que l’on choisit d’introduire.

C’est amusant parce que je pensais au lycée (et même après) que les citations ne constituaient « que » des moyens de mettre en valeur ce que l’on savait. Si on en avait de « bonnes », le prof se dirait « il est des nôtres » et augmenterait la note.

J’ai mis du temps à percevoir l’intérêt autre qu’académique d’articuler sa pensée à celle d’autres auteurs. Le fait est que cela permet d’approdonfir la pertinence de son propos, de faire une transition, d’illustrer un argument, voire d’en constituer un à part entière.

Je me souviens avoir « mis » une citation dans une dissertation de philo, puis d’être passé sans transition au paragraphe suivant qui n’avait rien à voir. Evidemment, ma prof s’en était plainte dans la marge. Je ne voyais pas pour ma part où était le problème. Cette citation disait bien ce qu’elle disait. Pourquoi aurais-je ajouté quoique ce soit ?

C’était oublier que le lecteur s’intéresse avant tout à ce que l’auteur de la copie a à dire. Comment je la comprenais cette citation ? Qu’apportait-elle à mon propos ? Quelles questions supplémentaires convoquait-elle ?

Il convient également d’ajouter que « toutes les citations ne se valent pas ».

Exemple.

Nouvel extrait de ma copie : « Odette et Swann apparaissent chacun comme jouant un rôle; et le lecteur, s’identifiant au narrateur, finit par trouver comique la scène, tant les gestes et les attitudes des deux protagonistes semblent exagérés et tant, alors que tout est prévisible, Swann a l’air de tout faire comme si de rien était. Les mimiques d’Odette deviennent presque des grimaces, et l’on ne peut s’empêcher de penser au loup de Tex Avery quand le narrateur précise que les yeux d’Odette, « larges et minces (…) semblaient prêts à se détacher ainsi que deux larmes ».

Commentaire dans la marge : « empêchez-vous d’y penser quand même ».

En terme de références « normaliennement correctes », j’étais encore loin du compte.

Vous ne pouvez pas sérieusement vous référer dans une copie d’hypokhâgne à un contenu si populaire…Tex Avery, vous n’y pensez pas !

Et la philosophie ?

10/20 en commentaire de texte. Commentaire (j’ai un peu de mal à relire…) : « votre introduction serait plus convaincante encore si vous mettiez davantage en évidence les enjeux du texte : qu’est-ce qui est en question et qu’est-ce qui motive les analyses que conduit Aristote dans ce moment du texte ? Il y a des éléments importants aussi que vous n’expliquez pas suffisamment : « homme de bien » (vous marquez par là l’articulation éthique-politique), « liberté » (et un corrélat « servilité »). Ceci étant, vous suivez le texte avec attention, vous en comprenez les principales articulations. Un rapporchement avec l’Ethique à Nicomaque vous aurait sans doute été utile. C’est parce que votre explication est bien engagée que vous pourriez faire un pas de plus dans une meilleure mise en perspective critique de ce texte ».

Et moi qui avait l’impression d’avoir « tout donné ».

Ce n’était manifestement pas encore assez.

Dernier sujet de dissertation : « Le pouvoir de l’amour ».

Je me souviens avoir pensé : c’est tout ? Mais où est le reste du sujet ?!?

Quoi le pouvoir de l’amour ?

Heureusement, Eric Cobalt évoque le cas des « sujets inertes » dans son manuel.

C’est là je pense que j’ai véritablement compris le sens du mot « problématique » (« l’art de se poser des questions » selon Le petit Robert).

Le verdict ?

9,5/20. Commentaire : cette copie témoigne de progrès importants : vous y faites une vraie rehcerche et vous déployez une série d’interrogations à la fois claires et pertinentes (bien engagées dans le sujet). Ce qui est appréciable en particulier, c’est que vous cherchez à construire le rapport de l’amour et du pouvoir, au lieu de le supposer existant. Mais vous n’utilisez pas assez la dualisation que vous donnez initialement (entre capacité et domination). Il y a quelques moments « branlants » dans l’argumentation aussi, et vous manquez peut-être de références. C’est donc en développant, en approfondissant que vous pourrez aller plus loin, en creusant davantage, dans vos propres propositions, des « espaces de difficultés. »

Je vous avoue que les commentaires de mon prof de philo sur mes copies me laissaient parfois perplexe…

Il fallait que je « creuse » davantage ? Moi qui avait déjà l’impression d’avoir raclé le fond…

Je manquais de références ? Alors ça c’était une certitude.

Autant je commençais à comprendre ce que cela voulait dire de « me questionner de manière philosophique » (un peu…), autant le fait de mobiliser des connaissances pour approfondir et argumenter mon propos, j’étais encore très TRES loin du compte.

J’allais progresser sur ce point…mais bien plus tard, pas en hypokhâgne.

J’ai encore beaucoup de choses à raconter (l’anglais, l’histoire, mon dernier bulletin, mon projet d’orientation…). Et je me dis qu’il faudrait maintenant que je propose des méthodes concrètes pour apprendre aux internautes que cela intéresserait comment « problématiser », « construire une intro, un plan, un paragraphe, une conclusion… », etc.

La suite en cliquant ici

8 thoughts on “Mon année en Hypokhâgne, partie 5”

  1. Finalement, c'est plutôt bien comme progression, passer de 1 à 10/20, c'est plutôt encourageant sur sa capacité à progresser.
    Ces progrès très honorables ne contredisent ils pas un peu la thèse développée précédemment de l'exclusion de l'intérieur ?
    Est ce que cela ne prouve pas justement que le travail, l'effort personnel, la motivation peuvent compenser ce que l'environnement social, l'éducation, les parents n'avaient pas fourni ?

    1. Bonjour Lucien,

      Heureusement que les déterminations sociales ne nous définissent pas de manière globale et définitive !

      Si c’était le cas, pourquoi faire le moindre effort. 

      Je crois comme vous à la volonté et à l’effort personnel, car nous nous définissons également par nos actes, nos projets et nos valeurs.

      J’aime bien cette « citation » de Mickael Jordan : « Le seul panier que tu ne marqueras jamais est celui que tu ne tentes pas ».

      Je pense qu’elle ne serait pas passée en hypokhâgne celle-là…

      Justement, mettre à jour les déterminations tant sociologiques que psychologiques qui nous façonnent à notre insu est selon moi la meilleure façon de s’en libérer.

      Je pense par là que le plus important est de ne pas être dupe de ce qui nous différencie les uns les autres, car autrement, cela a trop souvent comme conséquence de nous laisser croire que ces différences sont « naturelles » et non construites.

       

      Mais vous faites bien de le rappeler !

      A bientôt,

      Hélène

  2. Ces articles ont un côté rassurant…Je viens d'entrer en prépa, ce n'est "qu'une" prépa de province mais je suis complétement perdue. N'ayant jamais travaillé puisque n'en ayant pas besoin, j'ai l'impression de ne pas savoir travailler. Les cours, les dates, le vocabulaire…Comment tout apprendre ? Tout retenir ?
    Merci pour cette série d'articles qui a été un grand soutien et qui reste, parmi toutes les recherches de conseils et témoignages, une référence.

    1. Bonjour Julie,

      Je vous remercie beaucoup pour votre retour qui m’encourage à continuer à écrire.

      J’imagine que ce n’est pas exactement ce que vous auriez besoin de lire aujourd’hui, mais l’expérience que vous êtes en train de vivre est une des plus enrichissante qui soit. Même si cela m’avait agacé à l’époque, les conseils de mes parents (qui m’invitaient à prendre du recul et à relativiser) m’ont poussé à me recentrer sur ce qui était important pour moi.

      Qu’en est-il pour vous ?

      Voulez-vous absolument intégrer l’ENS ?

      Voulez-vous devenir prof ?

      Au-delà des notes que vous obtenez, appréciez-vous de suivre les cours ?

      Avez-vous des amis dans votre hypokhâgne ? Vous sentez-vous à l’aise dans ce lycée ?

      Supportez-vous les difficultés auxquelles vous êtes confrontée ?

      N’oubliez pas que vous avez le droit d’envisager la suite de votre parcours de la manière qui vous convient le mieux.

      Quelques exemples :

      – Vous pouvez baisser un peu la pression et vous dire que vous allez progresser à votre rythme.

      – Vous pouvez privilégier certaines matières.

      – Vous pouvez envisager dès maintenant de vous réorienter à la fac en janvier.

      – Vous pouvez faire du sport ou vous inscrire dans une activité culturelle qui vous plairait vraiment, qui vous amènerait à rencontrer des gens qui ne sont pas en classe préparatoire et vous aideraient ainsi à relativiser ce que vous êtes en train de vivre.

      – Vous pouvez encore aller lire quelques articles de ce blog qui proposent des méthodes concrètes de travail pour mieux mémoriser, réfléchir ou comprendre (et m’interpeler s’ils ne sont pas assez complets ou adaptés à vos préoccupations pour que j’en écrive d’autres…).

      Qu’en pensez-vous ?

       

      A bientôt,

      Hélène

  3. Il est vrai que l’école ne nous apprend pas de méthode de travail, cela paraît « gadget », seules les connaissances, le fond comptent. Or, élève très appliquée, apprenant bien mes leçons, je n’obtenais pas (plus) les notes que je visais en histoire, en terminale, et c’est grâce à un conseil très simple d’un ami de ma classe que j’ai pu atteindre le 14/20 au bac dans cette matière : d’insérer des exemples et citations dans mon récit plat et linéaire (ma récitation), pour l’animer et lui donner de la matière. Le résultat de son conseil a été immédiat ! Ensuite, en Lettres Modernes à la Sorbonne, le meilleur conseil que j’aie entendu venait d’une prof, fatiguée de nos piteuses tentatives de donner un avis critique sur les œuvres, pensant que c’était ce qui était attendu, et qui a fini par nous dire franchement qu’on nous demandait juste (en première année) de connaître les analyses littéraires « classiques » et de les restituer… Parfois, on peut perdre beaucoup de temps, d’énergie et d’amour propre à avancer à côté du chemin, juste parce qu’on ne nous l’a pas montré précisément. Non, je n’avais pas a connaître encore plus « par cœur » mes leçons d’histoire, ni à produire une analyse critique profonde et personnelle d’une œuvre que je venais d’aborder ! Quel soulagement quand il existe des solutions simples !

    Merci pour ce récit instructif et palpitant d’une année de déconvenue narcissique qui apparemment a été une charnière de parcours tout sauf vaine !

  4. Merci.

    …pour le passage sur les étapes de la progression.

    (je viens de lire les premières parties. En route pour la suite !)

  5. Bonsoir, 

    Je viens de lire tes articles. C'est assez amusant car j'étais moi aussi en hypokhâgne dans une des 5 meilleures prépa de France, de ce fait je me reconnais dans certaines situations, j'ai connu des difficultés similaires et d'un autre coté nos années semblent avoir été bien différentes. Ce serait cool d'en discuter. Que veux-tu faire après? Tu as eu ton passage en khâgne finalement? Passes-tu les écoles de commerce? Seulement l'ENS? Ça m'a fait plaisir de te lire. Bonne soirée. 🙂 

    1. Bonjour Julie,

      J’ai passé cette année d’hypokhâgne en 1995/1996. Il s’est donc passé beaucoup de choses depuis…

      Côté études : j’ai enchaîné avec un DEUG d’Histoire, une LIcence de science politique, un Master de psychologie clinique et un doctorat de sociologie.

      Côté professionnel : j’ai travaillé comme psychologue (à la Protection Judiciaire de la Jeunesse et en Aide Educative en Milieu Ouvert), comme formatrice et directrice pédagogique au sein d’une école d’éducateurs, comme chargée de cours à l’université en psychologie et sociologie, comme responsable d’un dispositif d’aide à la réussite au sein d’une école d’ingénieur, comme formatrice et psychologue en libéral…

      A bientôt,

      Hélène

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