Souvent, quand un étudiant n'obtient pas de bonnes notes, il pense que c'est dû à un manque de connaissances.
Beaucoup s'escriment alors à s'approprier des méthodes de travail visant à améliorer leurs capacités de mémorisation (procédés mnémotechniques, Mind maps, fiches de révisions…).
Le fait est que ce n'est pas toujours de là que vient le problème.
Car il n'est pas uniquement demandé aux étudiants de "savoir des choses". Il leur est également demandé d'être en mesure de "mettre en valeur" ce qu'ils savent. En particulier dans les matières à dissertation et commentaire de texte.
Thomas, qui prépare actuellement un BTS de communication m'a envoyé il y a deux semaines le message suivant :
"Bonjour,
Vous m'aidez à mieux comprendre mes faiblesses. Je pense que c’est impératif pour ne pas m'éparpiller et garder une ligne directrice sur laquelle je pourrais m'appuyer quand je rédige une dissertation.
Je pense manquer de méthode pour le plan et le travail sur le brouillon. Il serait intéressant pour moi de connaître les questions que l'on peut se poser pour construire son plan…
Un cas intéressant serait de partir d'un texte à expliquer et commenter, et de comprendre toutes les étapes à suivre afin de rédiger le plan.
Quand doit-on commencer à rédiger, dois-je limiter mon argumentation au plan que je me suis fixé?
Combien de temps dois-je passer sur le plan? Quels éléments concrets doivent figurer sur mon plan?
Que m'est-il permis d'espérer? ( c'est un autre débat 🙂 )
J'ai l'impression de poser des questions tellement naïves, toutefois j'ai vraiment besoin de repartir sur de bons fondements.
Merci beaucoup Hélène.
Bonne journée,
Thomas"
J’ai demandé à Thomas de m’envoyer un exemple de sujet qu’il avait eu à traiter dans le cadre de son BTS de communication, afin que mes conseils puissent s’étayer sur un exemple concret.
Il m’a envoyé le sujet 2012 de l’examen en « Cultures de la communication » (vous pouvez le consulter ici en version PDF).
Je retiens dans ses questions deux ensembles d’interrogations :
– Comment s’organiser pendant un examen : usage du brouillon et gestion du temps.
– Comment s’y prendre pour expliquer et commenter un texte : les étapes à suivre pour rédiger un plan, la logique d’une argumentation.
Je vais m’en tenir à des conseils pratiques et méthodologiques. Il reviendra au lecteur (et à Thomas), de rechercher dans ses cours et des lectures les connaissances adéquates pour étayer l’argumentation.
1- Comment s’organiser pendant une épreuve sur table ?
Le stress que la plupart des étudiants ressent pendant un examen (du fait de l’importance de l’enjeu et/ou du manque de préparation…) peut être quelque peu apprivoisé en s’appropriant différentes techniques de gestion du temps et d’organisation.
Par contre, aucun conseil pratique ne pourra remplacer une préparation sérieuse. Vous pouvez être très performant pour gérer votre temps ou même construire une argumentation, si vous n’avez aucune connaissance à mobiliser, vous ne pourrez pas répondre aux exigences de l’épreuve.
Vous pouvez vous reporter aux articles du site qui concernent les activités de réflexion, de compréhension et de mémorisation pour vous aider à améliorer vos compétences en ce qui concerne l’appropriation des connaissances.
Je vais tout d'abord m’attacher ici à vous donner quelques pistes pour vous aider à vous organiser pendant un devoir sur table.
Comment gérer son temps ?
Un premier indicateur : la pondération des points
Dans l’exemple proposé par Thomas, l’examen comprend deux parties : un commentaire de texte noté sur huit points et une analyse de documents ainsi que la production d’une maquette notés sur douze points.
La répartition des points apparaît plutôt équilibrée, même s’il semble qu’un travail plus conséquent soit nécessaire pour réaliser la deuxième partie.
Sur une séquence de 4h (le temps que dure l’épreuve), 1h30 pourra être consacrée à la première partie et 2h30 à la deuxième.
Un autre élément à prendre en considération : vos compétences et facilités
Vous pouvez vous sentir plus à l’aise pour analyser des documents ou produire une maquette que pour commenter un texte. Vous pouvez donc également en tenir compte pour organiser votre temps.
Ainsi, commencez par lire attentivement l’ensemble du sujet, pour repérer les questions et exercices avec lesquels vous vous sentez les plus à l’aise, et commencez par ceux-ci.
Par contre, repérez les questions qui demandent d’être traitées dans un ordre précis. Pour la deuxième partie de l’exemple cité, l’analyse doit précéder la production de la plaquette, car celle-ci doit s’inspirer de l’étude des documents (question précédente).
Faut-il passer tout de suite à la question ou à l’exercice suivant dès que l’on rencontre une difficulté ?
Beaucoup d’étudiants ne persévèrent pas quand ils butent sur un problème.
Ils commencent très vite à écrire ou à calculer, puis passe à la question suivante dès qu’ils ont le sentiment d’être dans une impasse…jusqu’à ce qu’ils se heurtent à une nouvelle difficulté.
Cette dynamique est souvent génératrice d’un stress croissant, car l’étudiant en vient à passer d’un exercice à l’autre, renforçant son sentiment de ne savoir faire correctement aucun d’entre eux, pour finalement n’avoir fait qu’amorcer des calculs ou la rédaction de paragraphes…en n’en ayant fini aucun.
Une méthode plus logique et organisée pour aborder chaque problème pourrait ici permettre de suivre chaque étape plus calmement, et d’aller au bout de ce que vous êtes capable de faire avant de poursuivre.
Vous consacrez ainsi le temps que vous avez décidé de vous donner à chaque étape, et vous revenez sur les parties incomplètes, si vous en avez le temps, à la fin de l’épreuve.
Une alternative ?
Un étudiant m’a également fait part d’une autre technique : pour sa part, il prenait le temps qu’il lui fallait pour chacun des exercices. Et il ne passait au suivant que s’il avait finalisé le premier.
Il ma dit que cela ne lui permettait pas souvent d’avoir des notes excellentes (puisqu’il était noté uniquement sur les exercices qu’il avait pris le temps de faire), mais qu’il était moins sujet au stress et qu’au moins, les exercices qu’il avait eu le temps de faire étaient bien faits.
Concernant l’examen de communication donné en exemple, il me semble plus pertinent de bien se préparer pour chaque aspect de l’épreuve (commentaire de texte, analyse de documents, production d’une maquette), pour être en mesure de proposer un contenu pour tous les exercices imposés.
Comment utiliser efficacement son brouillon ?
Une astuce que je trouve pertinente est de n’écrire que sur le verso des feuilles.
Qui ne s’est jamais retrouvé à chercher partout où était inscrite telle information alors que le temps pressait ?
Si vous numérotez attentivement chacune de vos feuilles et que vous avez la possibilité de voir toutes les infos sans avoir à retourner les feuilles, vous allez gagner du temps.
Utilisez également des signes distinctifs en fonction des exercices : couleur, soulignement, numérotation.
Il faut que vos feuilles de brouillon ne vous embrouillent pas l’esprit. Ce que vous y notez doit être immédiatement accessible et organisé.
Que faut-il écrire au brouillon ?
Il s’agit d’une question qui en comprend bien d’autres : doit-on tout rédiger au brouillon avant de recopier au propre ? Faut-il n’inscrire que l’intro, la conclusion et le plan…et rédiger ensuite directement ?
Doit-on mettre ses idées en vrac avant de les organiser ?
Bien souvent, on note ses idées au brouillon parce que l’on a peur que certaines nous échappent. Et l’on rédige intégralement au brouillon parce que l’on a peur des ratures.
Elaborer un plan suffisamment détaillé devrait vous permettre de fixer vos idées. Et l’on a parfaitement le droit à une ou deux ratures (bien propres) dans une copie.
Rédiger intégralement au brouillon pour tout recopier ensuite prend un temps extrêmement conséquent. Ne vaut-il pas mieux s’entraîner à rédiger directement ? Imaginez tout ce que vous pourrez faire du temps que vous gagnerez ?
Encore faut-il adopter une démarche rigoureuse pour élaborer un plan et une problématique. Lorsque vous l’aurez acquise, vos idées posées sur le papier seront claires même si elles ne sont pas intégralement rédigées.
Mais comment concevoir un plan et une introduction ?
C'est ce que nous verrons dans la deuxième partie de cet article.