L’école tue-t-elle la créativité ?

 
 

A l'heure actuelle, développer ses compétences en mathématiques a-t-il véritablement plus de valeur que de développer ses compétences en dessin ou en danse ?

A quoi sert l'école et pour quoi prépare-t-elle les élèves et les étudiants qui y sont formés ?

Avec un talent d'orateur tout à fait remarquable, Ken Robinson livre ses réflexions sur ces sujets. Je ne peux que vous encourager à prendre 20 minutes de votre temps pour découvrir cette vidéo, qui m'a donné le sourire dès lundi matin. 

 

 

12 thoughts on “L’école tue-t-elle la créativité ?”

  1. Bonjour,

    Dommage que la traduction en lecture soit si rapide, car j'ai de la difficulté à lire lorsque c'est très petit, mais j'ai saisi le fond de ce qui a été dit, et je m'émerveille enfin d'avoir des êtres qui comprennent les enfants tels que Dieu les a créés, avec leurs dons qu'ils ont du mal à développer à cause du bourrage de crane intellectuel au lieu delaisser leur intuition créatrice s'éveiller progressivement et merveilleusement.

    Avec toute ma sympathie et mes Meilleurs Voeux de Paix profonde.    Anne G.G.

  2. Bonjour Hélène,

    Vraiment passionnante cette vidéo, c'est vrai que le système éducatif actuel propose une seule vision de la réussite. Il y a beaucoup de facteurs qui influencent cela : l'endroit où nous avons vécu, la perception de nos parents, nos profs…

    J'espère qu'un jour nous arriverons à une réforme de l'éducation. Après vient se greffer pleins de problèmes, car un lieu commun prétend que le sommet de l'humanité se trouve dans les postes de professeurs de l'université. Il faudrait déjà redonner de la valeur à chaque métier. Aussi, bien les métiers de bâtiments, les cuisiniers, marins… Bref se sont souvent des métiers désertés par beaucoup. Pourquoi ? J'imagine que l'on a tous envie de briller et de se sentir exister dans la société, or, le système actuel encourage les métiers qui rapportent de l'argent ou bien ceux à pouvoir, comme avocat, médecin. Le pouvoir de garder une personne en liberté à beaucoup plus de succès en tant que réussite sociale, que de fabriquer une porte en bois. Alors que concrètement il n'y pas vraiment de différence, il y a uniquement de la création. Il s'agit donc autant de problèmes politiques, économiques… qui gravitent autour de l'éducation, ce dernier aura un impact aussi sur l'économie… Car des personnes heureuses travailleront avec volonté et courage… Bref on pourrait en parler des heures… En tous les cas j'apprécie toujours vos articles.

    Bien à vous

    Thomas

    1. Bonjour Thomas,

      Je ne sais pas si "professeur d'université" est vraiment en France le "sommet de l'humanité". Vous savez combien gagne un "maître de conférence" (premier grade d'enseignant-chercheur) à sa prise de poste ? 1800 euros par mois. Après, il est vrai que la grille de salaire augmente rapidement et qu'il existe des primes, mais tout de même, après 8 ans d'études et une lutte acharnée pour obtenir un poste…

      Maintenant, il n'y a pas que le salaire pour déterminer le prestige d'une profession.

      Pour ma part, ce que j'aime beaucoup dans cette vidéo, c'est la place qui est faite à la créativité, à l'imagination, à la recherche de sa propre voie même si elle n'est pas a priori conforme aux attentes de l'entourage.

      A bientôt,

      Hélène

  3. J'ai passé toute ma scolarité à regarder par la fenêtre alors que tous mes camarades regardaient le tableau noir et le professeur, l'école c'est le formatage !

                  Jérôme

     

     

    1. Bonjour,

      Et finalement…quelles études avez-vous choisi de faire ? Ou pas… 

      Pensez-vous que les études visent uniquement à formater…quelles qu’elles soient ?

      Avez-vous trouvé une voie qui vous permet aujourd’hui de vous sentir plus libre ?

      A bientôt,

      Hélène

  4. Pour moi il est clair que le système Français tue la créativité, mais ce système convient quand même à une grande partie de personnes, je pense qu'il faudrai plus d'établissements alternatifs pour les élèves de type "électrons libres" qui préférent créativité à ordre et apprentissage par coeur qui ne leur donne aucune satisfaction ( et qui doit aussi décourager pas mal de prof… )

  5. Effectivement l'éducation dès le plus jeune âge nous met dans des cases sans que l'on puisse s'en échapper. On ne favorise pas assez la créativité des jeunes, on propose seulement des programmes (pas du tout adapté) mais pas assez des ateliers ou l'on doit imaginer, produire et concevoir. Cependant certaine voie comme le design et les arts laissent un peu de liberté.

  6. « L’école tue-t-elle la créativité ? »

    Oui, clairement, parce qu’elle impose une approche, qui n’est pas nécessairement celle qui nous conviendrait le mieux. Néanmoins, nous sommes contraints de rentrer dans le moule, au moins jusqu’à l’obtention du diplôme. Quitte à y laisser notre curiosité initiale.

    Naturellement, il est nécessaire d’ingurgiter des notions de base et des concepts théoriques pour pouvoir créer. Le problème est la manière, la finalité et la motivation que l’on met autour de ces notions. Rester les fesses dans un amphi en face d’un type qui monologue est de nature à émousser l’envie d’apprendre la plus tenace. Des sujets qui m’avaient passionnés dans la presse scientifique m’ont barbés une fois en cours. C’est là qu’il devient capital de faire ressortir l’utilité de ce qu’on fait. Mais il n’y a rien de plus palpitant que d’apprendre tout seul dans un livre, en explorant les domaines qui nous intéressent via différentes sources, plutôt que de recevoir le savoir… sans savoir pourquoi.

    Personnellement, j’ai de moins en moins envie d’apprendre, et de plus en plus envie d’entreprendre, avec ce que je sais déjà, quitte à approfondir et à combler mes lacunes sur le terrain. Je dirais que les profils « scolaires » sont les plus conformistes, et pas forcément les plus créatifs. D’autant que les compétences scolaires, du type gestion du temps en examen et stratégies pour aller à la « pêche aux points », ne servent plus à rien après le diplôme parce que les règles du jeu changent.

    Le postulat « passez 5 ans à acquérir les bases, après vous pourrez les utiliser » est discutable, au moins dans le domaine technique/scientifique. Idéalement, l’acquisition et l’utilisation devraient se faire en parallèle. Mais je sais que cette approche n’est pas prête d’être acceptée à l’Université, où les traditions ont la peau dure, même devant les taux d’échec.

    Tous les profils existent : Ampère et Pascal n’ont jamais mis les pieds à l’école, mais ont passé leur enfance dans la bibliothèque paternelle. Einstein était un cancre, médiocre dans ses études. À l’inverse, les Curie étaient des Normaliens-types, brillants à l’école, et qui y sont restés. Tous les profils sont possibles, le problème est que l’université ne les prend pas en considération.

    Essayez de faire comprendre à un chercheur que sa théorie ne vous intéresse pas tant que vous n’avez pas constaté par vous même, dans la pratique, qu’elle vous faisait défaut. Je défends l’idée d’un TP introductif à tout cours de science visant à mettre les étudiants en défaut, et d’amener ensuite la théorie comme une réponse aux problèmes rencontrés dans le labo. Mais je me sens un peu seul.

    1. Bonjour Aurélien,

      J’imagine que vous êtes moins seul que vous ne le pensez…

      Pour autant, même si quelques universitaires partagent vos idées et tentent de les mettre en oeuvre sur le terrain, il est vrai que le modèle que vous décriez est encore dominant.

      Vous défendez une démarche à laquelle je souscris tout à fait (car il faut reconnaître que votre approche très critique s’accompagne toujours de propositions très concrètes). Comment favoriser l’innovation, la curiosité et l’envie d’apprendre ?

      – Pour réfléchir, il faut acquérir quelques notions de base,

      – Résoudre un problème suscite bien plus la motivation que la « pêche aux points »,

      – C’est lorsque l’on identifie un besoin (et donc une utilité) que l’on développe une envie de le combler.

      En revanche, même si je me reconnais beaucoup dans ce que vous écrivez, en tant qu’étudiante, je suis plus ennuyée en tant qu’enseignante…

      Je peux vous assurer que cette approche pédagogique qui invite les étudiants à se questionner et à être actifs (et donc à développer leur curiosité) met également en difficulté beaucoup d’entre eux. 

      Comment équilibrer l’accompagnement vers l’autonomie, guider sans formater, inviter sans imposer, cadrer sans contraindre ?

       

      Trouvez-vous au Canada ce que vous ne trouviez pas en France ?

      A bientôt,

      Hélène

      1. Bonjour !

        Comment équilibrer l’accompagnement vers l’autonomie, guider sans formater, inviter sans imposer, cadrer sans contraindre ?

        Peut-être que proposer plusieurs filières pour la même formation serait une bonne idée : une filière "académique" avec dominante de cours magistraux, et une filière "expérimentale" avec dominante de travaux pratiques et de projets.

        C'est plus ou moins ce qui existe déjà avec les formations classiques/formations par alternance. Le problème est que les alternants sont les parents pauvres des étudiants, sachant qu'ils ont des emplois du temps souvent très chargés où les plages de travail en entreprise sont insérées comme des rustines plutôt qu'intégrées intelligemment au cursus.

        Reste que poour beaucoup d'employeurs, un ingénieur formé par l'alternance, ça n'est pas un ingénieur (les joies de l'élitisme à la française).

        En ce qui me concerne, je suis heureux de mon expatriation. Ici, mes profs sont tous ingénieurs et ont pour la plupart travaillé dans le privé avant de revenir donner des cours. Ça change beaucoup de choses dans la façon d'enseigner et de mettre un contexte autour de la matière.

        Ensuite, les enseignants sont contrôlés, à la fois par l'administration de l'école (qui envoie du personnel assister aux cours dans les amphis), par les profs entre eux (qui assistent les uns les autres à leurs cours pour avoir du feedback de leurs collègues), et par les étudiants (qui remplissent des fiches d'évaluation des enseignements à la fin du trimestre).

        De plus, les cours de sciences appliquées sont de vrais cours de sciences apliquées, pas des catalogues de formules mathématiques. Les programmes de Polytechnique ont été entièrement revus en 2006, en concertation avec les industriels de la région et les anciens élèves, afin de les adapter aux nouveaux besoins du marché du travail et de faire en sorte que les diplômés possèdent les compétences demandées par l'industrie du XXIe siècle.

        Enfin, les moyens pédagogiques matériels et logiciels mis en oeuvre sont sans commune mesure avec ce qu'on connait en France. Tous les cours sont par exemple disponibles sur Moodle et il est possible des préparer les séances afin d'en profiter pour poser des questions, à la place de gratter bêtement le papier. Le virage numérique est depuis longtemps terminé, ici, et il est possible d'obtenir de l'aide des enseignants en dehors des plages de cours, en passant par des forums sur l'intranet.

        Bref, j'ai l'impression d'avoir effectué ma formation antérieure dans un pays du Tiers Monde.

        1. Bonjour Aurélien, Je suis bien contente que cette expérience outre-atlantique soit une réussite. Toutes les préoccupations que vous aviez semblent trouver là-bas une oreille attentive, et une mise en oeuvre effective : des enseignants (une administration et des étudiants) qui se soucient de pédagogie, une articulation pensée entre la théorie et ses applications pratiques, des outils numériques qui permettent aux étudiants (qui le souhaitent) d’être véritablement acteurs de leur parcours de formation. L’un de vos enseignants de prépa est venu déposer un commentaire sous l’un de vos articles sur ce blog. Son avis, complémentaire du vôtre, me semble intéressant à discuter. A bientôt, Hélène

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