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Module n°4 : booster sa progression
Mes objectifs pédagogiques :
- Que les étudiants prennent le temps de faire le bilan de leurs stratégies d'apprentissage,
- Qu'ils développent leurs compétences métacognitives,
- Qu'ils comprennent ce qui est attendu d'eux en matière de savoir-faire pratique lorsqu'ils doivent trouver des solutions à des problèmes.
Ma stratégie pédagogique :
- Je leur ai présenté les résultats d'une recherche : "les stratégies des étudiants qui réussissent" de la sociologue Wendy McMillan.
- Je leur ai fait pratiquer un exercice pour qu'il puisse mesurer le niveau d'acquisition de leurs connaissances.
Mon taux d'auto-satisfaction (très important !) : pas trop mal, même si je me demande encore ce qu'ils en ont retiré sur le long terme.
Le nombre de plaintes à déplorer : à partir de cette séance, j'ai commencé à avoir quelques demandes d'étudiants pour savoir s'ils pouvaient arrêter l'UV…
Que recherchent les étudiants quand on leur propose un accompagnement à la méthodologie de travail ?
Lorsqu'un premier étudiant est venu me trouver pour me demander s'il pouvait se désinscrire de l'UV, j'ai dit oui tout de suite. Je me disais qu'il fallait que leur présence relève d'une volonté active de leur part. Je pense que je ne voulais pas non plus avoir à forcer la motivation d'étudiants qui ne trouvaient pas de sens à venir suivre mon cours…
Lorsqu'un deuxième est venu me trouver avec la même demande, j'ai revu ma position :
– Pourquoi souhaitez-vous arrêter ? lui ai-je demandé.
– Eh bien, ce n'est pas contre vous, mais ce n'est pas ce que j'imaginais.
Je rappelle que j'ai explicitement demandé aux étudiants début septembre, dans le cadre d'un questionnaire, s'ils souhaitaient bénéficier d'un accompagnement à la méthodologie de travail. La question était la suivante : "souhaitez-vous être accompagné une heure par semaine par un enseignant en vue d'acquérir des méthodes de travail plus efficaces ?".
Pas d'ambiguÏté.
– Vous vous attendiez à quoi exactement ? ai-je demandé.
L'étudiant était visiblement mal à l'aise.
– En fait, je pensais que ce serait des cours de soutien en maths ou en physique, et que le prof nous expliquerait comment résoudre tel ou tel exo.
– Ce n'est pas le principe des séances de travaux dirigés ? lui ai-je demandé.
Il était penaud.
– Si je comprends bien, ai-je ajouté, vous aimeriez qu'un enseignant vous explique pas à pas comment dépasser telle ou telle difficulté, chaque fois qu'elle se présente à vous ? Mais alors comment allez-vous développer votre capacité à trouver vous-même la solution aux problèmes que vous rencontrez ? C'est ça que je vous propose de faire ensemble : prendre conscience de vos ressources propres, mieux comprendre ce que l'on attend de vous, et vous approprier des stratégies de travail qui vous permettront de travailler efficacement, indépendamment du prof que vous avez en face de vous.
Là, l'étudiant n'a pas répondu.
Ce qu'il attendait, c'est qu'on lui fournisse des recettes clé en main. Ce que je lui proposais, c'était de prendre le temps d'assimiler des méthodes qu'il pourrait ajuster à ses besoins.
Je leur ai alors tous présenté la métaphore suivante :
Lorsque vous arrivez en première année d'études supérieures, la majorité d'entre vous a appris à marcher pour aller d'un point A à un point B. Arrivé au point B, vous avez assimilé ce qui est nécessaire pour valider votre UV.
Quand les enseignants vous accueillent au début de l'année, ils vous préviennent que vous allez devoir sérieusement vous mettre à travailler pour atteindre le point B. Mais comme c'est une "menace" que vous entendez depuis l'école primaire ("attention, l'année prochaine, ce sera vraiment plus dur"), vous vous dites que marcher un peu plus vite (et encore…) vous permettra de vous en sortir…comme d'habitude.
Moi quand je vous rencontre, au lieu de continuer à marcher, je vous propose d'apprendre à utiliser des patins à roulette. Sauf que ce n'est pas si facile que ça, que cela demande de l'entraînement, du travail, de la persévérance…et que finalement, si vous vous contentiez de marcher un peu plus vite, le point B pourrait tout de même être à votre portée.
Sauf que pour beaucoup d'étudiants, marcher plus vite, et même courrir (autrement dit, travailler "plus") ne suffit pas à atteindre le point B.
Il faut qu'ils apprennent à travailler autrement, et pas seulement à travailler davantage.
Par exemple, refaire des exercices et mémoriser les formules de maths ne va plus suffire. Même s'ils refont BEAUCOUP d'exercices et qu'ils apprennnent toutes leurs formules par coeur.
Mais les étudiants n'ont pas envie, ils ne savent pas forcément si la formation qu'ils ont choisie leur correspond réellement, et ne trouvent pas la motivation de s'y mettre sérieusement.
Si seulement on pouvait leur donner des "recettes", ils n'auraient pas à réfléchir. Ils n'auraient pas à se poser de question. Ils feraient ce qu'on leur dit sans réfléchir et réussiraient quand même leur examen.
Dans le cadre de mes cours, je n'accepte pas qu'ils restent passifs. Je les oblige à se demander continuellement ce qu'ils font là, ce qu'ils veulent vraiment et ce qui est important pour eux.
Ils ne peuvent plus apprendre passivement.
Et de toute façon, apprendre passivement en cours et en TD ne les conduira pas au point B.
Il va falloir monter sur les patins à roulettes et apprendre à apprendre autrement.
C'est également le moment où d'autres étudiants commencent à me demander des entretiens individuels : ils doutent d'avoir choisi la bonne formation, ils ne parviennent pas à se mettre au travail et ils veulent comprendre pourquoi.
S'auto-évaluer lorsque l'on apprend
Qu'en est-il alors de cette séance visant à booster leur progression.
Je leur présente, explique et illustre quatre niveaux d'acquisition d'une connaissance : connaître, comprendre, appliquer, analyser.
Je leur indique ensuite :
– des définitions, et je leur demande à quel niveau d'acquisition d'une connaissance elle correspond.
– des types d'évaluation, et je leur demande quel niveau d'acquisition des connaissances ils doivent avoir atteint pour être à l'aise.
– des stratégies de travail, et je leur demande quel niveau d'acquisition ils visent lorsqu'ils travaillent de la sorte.
– des types de fiche de révision, et je leur demande ce qu'ils exercent comme compétence en les réalisant.
Les stratégies métacognitives correspondent à cette capacité que développe l'étudiant lorsqu'il analyse sa façon d'apprendre :
Par exemple, lorsque vous réalisez des fiches de révision dans lesquelles vous ne faites que compiler des dates, des formules ou des définitions en vue de les mémoriser par coeur, vous vous exercez à "connaître" les informations.
Vous pouvez les mémoriser sans les avoir comprises, sans être capable de les utiliser (dans le cadre d'un exercice ou d'une dissertation) et sans être capable de les convoquer au moment opportun lorsque vous devez résoudre un problème.
Certaines stratégies de travail et certaines fiches de révision permettent d'améliorer ses capacités de compréhension, d'application et/ou d'analyse.
Repérer lesquelles constitue l"objectif de cette séance.
Le contenu de mes interventions correspond aux 15 modules de ma formation en ligne.
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Voici comment s'est déroulée mon intervention sur le module n°5 : améliorer ses capacités de compréhension